Les évènements au Kenya semblent s'enchaîner avec un rythme de plus en plus soutenu ces derniers temps. Après le feuilleton du référendum sur la nouvelle constitution qui n'est toujours pas promulguée, les Kenyans se trouvent entrainer dans une nouvelle guerre des prix dans le secteur de la téléphonie mobile. passe de devenir l'un des principaux investisseurs sur le continent. En effet, tout a commencé lorsque le régulateur du secteur, la Commission des communications du Kenya (CCK), a donné à tous les opérateurs de télécommunications trois mois pour réduire de cinquante pour cent leurs prix d'interconnexion. Et comme on pouvait s'y attendre, l'opérateur «Zain» a tiré cette semaine la première salve, réduisant les frais d'appel de 50 pour cent à 3 shillings (6 centimes) la minute et 1 shilling (2 centimes) pour envoyer des SMS, le plus bas sur le marché, déclenchant de ce fait et pour de bon une guerre des prix qui vise les autres opérateurs Safaricom, Orange et Yu. Cette «lutte» ne peut, d'ailleurs, qu'être salutaire pour les citoyens puisque les coûts des appels vont chuter librement. «Nous commençons un nouveau voyage. Nous savons qu'il est long, fastidieux et difficile, mais nous sommes déterminés à prendre une position de leader dans le marché des télécoms «, a déclaré à la presse le directeur général de «Zain Kenya», René Meza, qui a libéré les nouveaux prix. Zain a été contrainte de prendre cette initiative afin de pourvoir faire face à son principal concurrent «Safaricom» qu'il accuse d'ailleurs de «sabotage et brouillage de son réseau». Il a, à ce propos, appelé le régulateur des télécommunications à intervenir pour que l'opérateur historique cesse d'»abuser de sa position dominante» sur le marché. «Compte tenu de la position dominante de Safaricom sur le marché de la téléphonie, il devrait être soumis à l'indispensable surveillance réglementaire qui, selon nous, doit inculquer la discipline, sauvegarder le marché des télécommunications contre un comportement anticoncurrentiel et protéger les consommateurs contre l'érosion de leur bien-être», a dit Meza. Ainsi, dans le «combat» entre les PDG des deux sociétés, des mots forts comme «sabotage», «abus de position dominante,» endetté» et «effacé» ont été lancés dans les deux sens. - Une guerre déclarée pour s'accaparer le marché Dans cette guerre qui a cette fois-ci pris une nouvelle ampleur, le plus grand opérateur de téléphonie mobile, Safaricom, a partiellement réussi à consolider son leadership sur le marché, à la faveur d'une stratégie agressive basée, entre autres, sur l'efficacité, l'innovation et des plans d'investissement, estiment les analystes. En effet, les dernières statistiques révélées par le régulateur CCK indiquent que Safaricom contrôle 80,4 pour cent des abonnés suivi par Zain Kenya avec 9,3 pc, Orange (7,3 %) et Telkom Kenya (2,7 %). Avec environ 1,89 million d'abonnés, le deuxième opérateur Zain visait dans le passé le marché haut de gamme, mais sa dernière initiative montre qu'il opte pour le marché à bas prix « low-cost «. Son concurrent Safaricom, avec plus de 16 millions d'abonnés, pratique des prix à bon marché au sein du même réseau, mais l'appel en dehors du réseau est coûteux. Par exemple, le coût des appels vers des numéros Safaricom oscille entre 0.80 et 8 shillings la minute (entre 1,6 et 16 centimes), tandis que vers d'autres réseaux, il est de 12 shillings (24 centime). Emboitant le pas à Zain, l'opérateur Yu a, durant la même semaine, abaissé les prix des appels téléphoniques à des niveaux historiques avec seulement 5 cents par seconde et 50 cents par message texte pour les SMS destinés aux autres réseaux. «Notre stratégie est d'être le meilleur fournisseur des services de télécommunications au Kenya et nous y tenons. L'abaissement des charges d'interconnexion par la CCK est le bienvenu et nous avons pris la décision de faire bénéficier nos abonnés de cet avantage en réduisant les prix des appels et des messages courts (SMS)», a déclaré Atul Chaturvedi, PDG de Yu. Il a ajouté que les clients peuvent également profiter de paquets d'offre illimitée quotidiennes de 99 Shillings (1, 2 dollar) et mensuelles de 999 shillings (12, 5 dollars). C'est dire donc que les yeux sont désormais rivés sur Safaricom pour savoir s'il va mordre à l'hameçon et baisser les prix d'appel ou rester inflexible, au risque de perdre des clients. Interpelé à ce sujet par les journalistes, le directeur général de la société, Joseph Michael, n'a donné aucune indication et s'est contenté de répondre qu'»on ne peut réduire les prix indéfiniment». Force est de constater que cette guerre des prix dans le secteur de la téléphonie mobile pourrait finalement être bénéfique pour les Kenyans qui ont payé des prix relativement plus élevés que les autres abonnés de la région de l'Afrique de l'Est.