Les résultats de la visite au Maroc du ministre de l'Intérieur espagnol ont été accueillis positivement par l'ensemble de la presse espagnole. La tentative du Parti popular d'envenimer la relation entre l'Espagne et le Maroc a vite échoué. Les grands dossiers traités par la réunion du ministre Rubalcaba avec son homologue marocain Taïeb Cherkaoui revêtent un caractère stratégique (Coopération et échanges commerciaux, lutte contre le terrorisme, immigration clandestine, sécurité, etc.) et ne peuvent être sacrifiés à cause de dérapages policiers, face auxquels Madrid doit sévir. De même, la presse espagnole a salué, mardi, à la «une» le geste de SM le roi Mohammed VI de recevoir en audience, lundi au palais royal de Casablanca, M. Alfredo Pérez Rubalcaba, ministre espagnol de l'intérieur en vue de « mettre un terme» à la tension survenue au poste frontalier de la ville marocaine occupée de Melilla. Illustrant leurs éditions d'un cliché en couleurs pris de SM le roi qui recevait en audience M. Rubalcaba, les quotidiens espagnols d'audience nationale, toutes tendances confondues, se sont félicités du geste royal et ont accueilli avec soulagement l'ouverture des canaux de communication entre les deux pays au niveau officiel. La presse espagnole, qui a repris une dépêche de l'agence MAP, fait état également de la satisfaction de M. Rubalcaba, qui s'est déclaré «honoré» de l'audience royale » et d'avoir fait part aux autorités marocaines de la disposition du gouvernement de son pays de « renforcer la liberté et la sécurité » des peuples marocain et espagnol. “Le roi du Maroc reçoit M. Rubalcaba lors de sa visite pour résoudre une fois pour toutes la crise de Melilla», titre El Mundo qui souligne, d'autre part, que les ministres de l'Intérieur du Maroc et de l'Espagne se sont engagés à réactiver le «groupe mixte» en vue de «mettre au point une stratégie d'action commune» et consolider les résultats obtenus dans la lutte contre le trafic de narcotiques. «L'Espagne et le Maroc résolvent la crise de Melilla par la création de deux commissariats », titre pour sa part El Pais notant que M. Rubalcaba a assuré que l'épisode de tension à Melilla «forme désormais partie du passé». Le ministre espagnol a cependant signalé que le roi Mohamed VI, retient El Pais, l'avait chargé de transmettre «deux messages: un message d'amitié et d'affection destiné au roi d'Espagne et un autre à l'adresse du gouvernement de M. José Luis Rodriguez Zapatero sur la volonté d'améliorer la coopération, spécialement en matière de sécurité». M. Rubalcaba, poursuit le journal, a annoncé, lors d'une conférence de presse, «l'ouverture de deux commissariats d'usage conjoint à Algesiras et à Tanger ainsi que l'augmentation du nombre d'officiers de liaison et l'organisation de réunions annuelles entre les ministres de l'Intérieur et d'autres semestrielles au niveau des hauts responsables des forces de sécurité des deux pays». Pour El Periodico, M. Rubalcaba a quitté, lundi le Maroc, “très safisfait” pour les résultats atteints lors de sa visite. Les relations entre les deux départements de l'intérieur ont avancé dans «trois questions», note le journal catalan qui retient, dans ce contexte, la décision de tenir des réunions annuelles entre les deux ministres de l'Intérieur, l'organisation de contacts semestriels entre les responsables des corps de police des deux pays, et l'installation de commissariats d'usage conjoint à Algésiras et à Tanger dans l'objectif de renforcer la lute contre le trafic de drogue, à l'image du système installé au poste frontalier de la Jonquera (Catalogne) où travaillent main dans la main les polices espagnole et française. Dans un éditorial, intitulé “silence à propos de Melilla”, le quotidien conservateur ABC a violemment critiqué le gouvernement socialiste espagnol pour les démarches diplomatiques en vue de maintenir des relations stables avec le Maroc. «Le gouvernement de Rodriguez Zapatero s'est toujours senti qu'il se trouvait dans une situation d'infériorité à l'égard du Maroc”, écrit ABC. «C'est pour cette offense, qu'il a consacré depuis des années son action diplomatique au Maroc», conclut le journal.