Le ministère de l'Intérieur reprend en charge le contrôle du secteur de la collecte des ordures ménagères, confié à des entreprises privées dans le cadre de la formule de la gestion déléguée dans les grandes villes. Selon des sources au Conseil de la ville de Casablanca, une circulaire du département de tutelle vient d'être adressée samedi aux gouverneurs des préfectures, provinces et des préfectures d'arrondissements. Ainsi, des rapports sur l'état des lieux et les problèmes rencontrés dans la gestion du secteur dans chaque zone devraient être adressés régulièrement au ministère de l'Intérieur. La réaction du département de tutelle n'est intervenue qu'après le soulèvement de moult dysfonctionnements dans la gestion de ce secteur dans plusieurs villes, surtout à Casablanca où la question a été vivement soulevée lors des sessions ordinaires du mois de juin dernier au niveau de certains arrondissements. Effectivement, le secteur s'est considérablement dégradé ces dernières années. Le nez des habitants et des visiteurs de la ville blanche est mis à rude épreuve à chaque passage d'un engin de collecte des ordures ménagères. En effet, des odeurs nauséabondes et fétides se propagent insidieusement le long du boulevard ou de la ruelle empruntée par les camions-bennes, dans un état ferrailleux, qui lâchent des «jus» en passant. Et les collectivités locales, pourtant autorité délégante, ont failli à leur mission de suivi et de contrôle. Les cahiers des charges ne sont plus respectés et les investissements nécessaires ne sont pas effectués. A Casablanca, le secteur est géré par trois sociétés privées depuis 2004. La gestion déléguée du secteur est pour une durée de dix ans. Mais, aucun plan de propreté intégré n'est mis en place, comme l'avaient annoncé les décideurs de la ville lors de la signature des conventions entre la commune urbaine de Casablanca et les sociétés adjudicataires de l'appel d'offres en 2003. Ces formules de gestion déléguées ont été fortement contestées à Casablanca et ailleurs. Les contrats de gestion déléguée sont généralement confectionnés et régis par des textes flous, sans clauses clairement précises et sans plans d'investissement transparents, avait fait remarquer Mohamed Saîd Saâdi, membre du bureau politique du PPS, à plusieurs reprises, lors du précédent mandat du conseil de la ville de Casablanca. «La gestion déléguée a bien montré ses limites dans tous les secteurs, de l'eau, l'électricité et l'assainissement liquide au transport urbain en passant par la collecte des ordures ménagères», avait souligné S. Saâdi, faisant remarquer qu'il y a une incapacité à améliorer les services au moment où la facture devient de plus en plus salée. Pour ce militant du PPS, la meilleure formule pour gérer ces secteurs réside dans la création des sociétés à économie mixte regroupant notamment la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), les Offices et les collectivités locales.