Dans le cadre du mois sacré de Ramadan, nous entamons à partir d'aujourd'hui la publication du livre d'Alla Abdou-Rahman Al-Sheha, intitulé « Muhammad le Messager ». En voici l'avant-propos. Louange à Allah, Seigneur de l'Univers. Que la miséricorde et la paix soient sur notre Prophète Muhammad, sur sa famille et tous ses Compagnons. Lorsque nous parlons de Muhammad, le Messager de l'Islam, nous parlons de la plus importante personnalité de tous les temps. Il ne s'agit pas d'une affirmation gratuite. En effet, celui qui lit sa biographie, connaît sa moralité et ses vertus et se défait des fanatismes religieux et de ses penchants personnels, témoignera de la véracité de notre jugement. Nous prendrons à témoins les impartiaux parmi les non musulmans. Le Professeur Hassan Ali –qu'Allah lui accorde sa miséricorde- dit dans le magazine Nouroul Islam [1] qu'un de ses amis de confession brahmanique lui a dit : « J'estime que le Messager de l'Islam est le plus grand homme du monde et le plus parfait ». Le Professeur Hassan Ali lui rétorqua : « Pourquoi le Messager de l'Islam est-il à ton avis l'homme le plus parfait du monde ? Il répondit : Parce que je trouve chez le Messager de l'Islam r des qualités diverses, d'abondantes conduites morales et beaucoup de qualités que je n'ai pas vues se rassembler chez une même personne à la fois dans l'histoire universelle : il fut un roi à qui étaient soumises toutes ses contrées, et il y avait les pleins pouvoirs. Malgré cela, il était humble et estimait qu'il n'avait aucune part dans l'ordre et que l'ordre était entièrement entre dans la main de son Seigneur. Il était immensément riche : des chameaux chargés des trésors arrivaient de toutes parts dans sa capitale. Mais malgré cela, il restait dans le besoin. On passait des journées entières chez lui sans mettre une marmite au feu. Très souvent, il se ployait sous le coup de la famine. Il était un grand commandant, à la tête d'une armée peu nombreuse, sous-équipée qui infligeait la pire des défaites à des milliers de soldats armés jusqu'aux dents. Il était un homme épris de paix : il préférait la pacification et signait des trêves avec un cœur serein, un esprit imperturbable en compagnie de milliers de ses Compagnons tous courageux, valeureux, enthousiastes et pleins d'ardeurs (comme ce fut le cas lors de l'expédition d'Al Houdeibya). Nous l'avons vu faire face tout seul à des milliers d'ennemis de façon héroïque et courageuse sans se soucier de leur grand nombre. Malgré cela il restait sensible, compatissant et clément ; il s'abstenait de verser une seule goutte de sang. Il était préoccupé par tout ce qui concerne l'ensemble de la Péninsule Arabique sans pour autant négliger quelque affaire de son foyer, de ses épouses, de ses enfants, ni même les problèmes des pauvres et indigents musulmans. Il s'occupait des affaires des gens qui ont oublié leur Créateur et se sont détournés de Lui et s'attelait à les ramener sur le droit chemin. En un mot, c'était un homme préoccupé par les problèmes du monde entier et malgré cela, il se consacrait au culte exclusif d'Allah et comme s'il était coupé de ce monde. Il se trouvait dans ce monde mais n'y était pas, parce que son cœur n'était attaché qu'à Allah et à ce qu'Il a agréé. Il ne s'est jamais vengé de personne pour lui-même ; il implorait le bien en faveur de ses ennemis, et leur voulait le bien. Cependant, il ne pardonnait pas aux ennemis d'Allah et ne leur donnait pas de répit. Il ne cessait pas de mettre en garde ceux qui obstruent le chemin d'Allah. Il les mettait en garde contre le châtiment de la Géhenne. Dans ce bas monde, il menait une vie ascétique, il était adorateur et veillait la nuit dans l'évocation d'Allah et se confiait à Lui. On rapporte également parmi ses qualités qu'il était un soldat valeureux combattant avec l'épée. Il s'agit d'un Messager sage, d'un Prophète infaillible mais en même temps d'un conquérant et d'un vainqueur sur les peuples. Il se couchait sur une natte en feuilles de palmier dattier et s'accoudait sur un coussin rembourré de fibres végétales alors qu'il avait toutes les qualités d'un sultan ou d'un roi des pays arabes. Les gens de sa maison étaient dans la misère et le malheur alors qu'il recevait d'importantes richesses venant des quatre coins de la Péninsule Arabique. Sur l'esplanade de sa mosquée, se trouvaient des troupeaux de chameaux tandis que sa fille Fatima, le trésor de son cœur, se plaignait auprès de lui son de harassement du transport de l'outre, de l'utilisation du moulin à bras pour moudre ses grains, au point que ses deux mains devinrent flasques et que l'outre fit une marque sur son corps. A ce moment, le Messager r distribuait aux musulmans les captifs et captives de guerre qu'Allah leur avait fait gagnés, mais sa fille n'eut droit qu'à son invocation en sa faveur ; il lui enseigna des mots et comment elle devait s'en servir pour invoquer son Seigneur. Un jour, son Compagnon Oumar t vint le trouver et promenant son regard dans l'appartement, il ne trouva qu'une natte de paille sur laquelle s'était couché le Messager. Cette natte avait laissé des traces sur son flanc et il n'y avait en tout et pour tout dans la maison que la mesure d'un sâ'a d'orge dans un récipient en plus d'une petite outre usée accrochée à un pieu. C'est tout ce que possédait le Messager d'Allah r le jour où la moitié des Arabes s'étaient soumis à lui. Lorsqu'Oumar t vit tout cela, il ne put s'empêcher de verser les larmes. Le Messager d'Allah r lui demanda alors : « Pourquoi pleures-tu ? – Ô Envoyé d'Allah, répondit-t-il, c'est parce que je compare la situation des Chosroês et des César à la tienne, alors que tu es, toi, l'Envoyé d'Allah – N'es-tu donc pas satisfait, répliqua-t-il, qu'ils aient, eux, les biens de ce monde, et que, nous, nous ayons ceux de la vie future ? » Lorsque le Messager d'Allah r assiégea la Mecque de son armée pour la conquérir, Abû Soufyan se trouvait à côté d'Al Abbas, l'oncle du Prophète r. Ils observaient les combattants musulmans précédés par plusieurs étendards. Abû Soufyan était alors toujours dans son opposition à l'Islam. Il eut alors peur des nombreuses foules de musulmans qu'il avait vues ainsi que des tribus musulmanes qui les avaient rejoints pendant qu'ils marchaient sur la vallée de la Mecque comme un torrent envahissant que rien n'arrête et que personne n'entrave. Il dit à son compagnon : Ô Abbas, ton neveu est devenu un grand roi et Al Abbas n'étant pas de cet avis lui répondit : Ceci n'a rien à voir avec la royauté, ô Abû Soufyan ; il s'agit de la prophétie et du message divin. Ady At-Tâiy, chef des Taiy et fils du célèbre et réputé Hâtim que l'on cite comme modèle dans la largesse et la générosité se présenta à l'assemblée du Messager r un jour alors qu'il était encore dans le christianisme. Il vit comme les Compagnons, tout en ayant sur eux les équipements du djihad tels que les armes et les cuirasses pour se défendre, respectaient le Messager r. Il eut alors une confusion sur la question de la prophétie et la question du pouvoir : il se demanda si celui-ci était le roi des rois ou un Messager parmi les Messagers d'Allah ? Pendant que cette question le préoccupait, une femme pauvre parmi les esclaves de Médine vint trouver le Prophète r et lui dit : Je veux, Ô Messager d'Allah te dire quelque chose en secret. Le Prophète r lui répondit : regarde dans quelle rue de Médine tu veux que je m'isole avec toi, puis il se leva avec elle et résolut son problème. Lorsqu'Ibn Hâtim At-Tâiy vit cette grande modestie du Messager r alors qu'il était parmi ses Compagnons comme un roi majestueux, l'obscurité du faux se dissipa et la vérité se manifesta clairement devant lui ; il eut la ferme conviction qu'il s'agissait effectivement d'un message d'Allah. Il enleva sa croix, puis entra avec les Compagnons du Messager d'Allah r dans la lumière de l'Islam. Nous évoquerons des déclarations de certains orientalistes [2] sur Muhammad r. En tant que musulmans, croyant en son message et sa prophétie, nous n'avons pas besoin de citer ce genre de paroles. Toutefois, nous le ferons pour deux raisons : La première raison pour laquelle nous évoquons les dires des orientalistes est que nous aimerions que certains musulmans qui ne le sont que de nom lisent cela et prennent connaissance de ce que disent les non musulmans au sujet de leur Prophète et Messager dont ils ont abandonné le modèle. Il se peut que cela soit pour eux le début d'un retour sincère à leur religion. Nous citons également les paroles des orientalistes pour permettre aux non musulmans qui nous liront de comprendre réellement qui est ce Messager digne de confiance de la bouche des gens de leur race, qui parlent leur langue. Ils pourraient être guidés dans la bonne voie et embrasser l'Islam et ce serait le début d'une quête sérieuse de la connaissance de cette religion sublime. Je demande à ceux là de ne pas réfléchir avec les cerveaux des autres personnes ; au contraire, ils ont des cerveaux grâce auxquels –s'ils les débarrassent des fanatismes- ils peuvent connaître le vrai et le distinguer de l'erroné, et distinguer ce qui est juste et ce qui est faux. J'implore Allah afin qu'Il ouvre les cœurs de ceux là à la vérité ; qu'Il les oriente et les guide dans la bonne voie. (*)Abdur-Rahman ibn Abdul Karim Ach-Chaïha 11535 Riyadh BP 59565 Site : www.islamland.com E-mail : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. . (A suivre)