Nous vous proposons dans cette section de brèves présentations de quelques compagnons, ces hommes et ces femmes qui ont grandi dans l'Ecole du Sceau des Prophètes, paix et bénédictions de Dieu sur lui, et qui ont puisé dans la lumière de sa guidance. L'Histoire retiendra qu'il fut le seul à être né à l'intérieur de la Ka`bah. Alors qu'elle était enceinte, sa mère, s'était rendue avec d'autres personnes à l'intérieur de l'antique Maison de Dieu pour y effectuer une inspection. Ce jour-là, la Ka`bah était ouverte à l'occasion d'une fête. Elle fut prise des premières contractions et fut incapable de sortir du sanctuaire. Installée sur un matelas, elle mit au monde un garçon qui fut prénommé Hakîm. Le père, Hazâm, était le fils de Khuwaylid. Hakîm était donc le neveu de Lala Khadîjah, fille de Khuwaylid, puisse Allah être satisfait d'elle. Il grandit dans l'aisance au sein d'une famille noble hautement respectée à La Mecque. Il était intelligent et bien éduqué. Il était tenu en si haute estime qu'il fut chargé de la rifadah qui consistait à assister les nécessiteux et ceux qui avaient perdu leurs biens pendant la période du pèlerinage. Il s'impliquait pleinement dans cette mission et n'hésitait pas à soulager les pèlerins dans le besoin par ses contributions personnelles. Hakîm était très proche du Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) bien avant la révélation. Bien qu'il fut de cinq ans l'aîné du Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui), il appréciait sa compagnie. Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) nourrissait également une grande affection pour Hakîm. Leur relation se consolida lorsque le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) épousa Khadîjah bint Khuwaylid, la tante de Hakîm. En dépit de ses liens étroits avec le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui), Hakîm ne se convertit à l'Islam que lors de la conquête de La Mecque, soit plus de vingt ans après la révélation. On aurait pu croire qu'un homme intelligent et proche du Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) comme l'était Hakîm serait l'un des premiers à se convertir. Hakîm lui-même s'étonna du temps qu'il lui fallut pour se convertir à l'Islam. Dés lors qu'il goûta à la douceur de l'iman (la foi), il regretta chaque instant de sa vie en tant que mushrik et négateur de la religion de Dieu. Un jour, son fils, surpris de le voir pleurer, lui demanda la raison de son chagrin. Hakîm répondit: " Il y a tant de choses qui suscitent mon chagrin, mon cher fils. Je souffre d'avoir mis autant de temps à devenir musulman. En acceptant l'Islam plus tôt, j'aurais pu faire tant de bien. J'ai survécu aux batailles de Badr et de Uhud. Après Uhud, j'étais décidé à ne plus soutenir aucun Qurayshite contre Muhammad (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) et à rester à La Mecque. Or, chaque fois que je tendais vers l'Islam, les puissants Qurayshites fidèles aux principes de la Jâhiliyyah me faisaient dévier. Comme je regrette de les avoir suivis ! Nous devons notre perte aux traditions de nos anciens. Pourquoi ne pleurerais-je pas mon fils ? " Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) lui-même s'étonnait qu'un homme de raison et de sagacité comme Hakîm Ibn Hazâm ne fut pas sensible à l'Islam. La veille de la libération de La Mecque, il dit à ses compagnons : " Il y a quatre hommes à La Mecque vraisemblablement au-dessus de tout shirk. Je souhaite ardemment qu'ils se convertissent à l'Islam. - Qui sont-ils, ô Messager de dieu ? demandèrent ses compagnons. - Attab Ibn Usayd, Jubayr Ibn Mutim, Hakîm Ibn Hazâm et Suhayl Ibn Amr, répondit le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui)." Par la grâce de Dieu, ils finirent tous les quatre par devenir musulmans. Lorsque le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) libéra La Mecque du polythéisme et de l'ignorance, il chargea son héraut de proclamer que : " quiconque atteste qu'il n'y a d'autre Dieu qu'Allah, qu'Il n'a aucun associé et que Mohammad est son Serviteur et Messager sera sauf. Quiconque dépose les armes à la Ka`bah sera sauf. Quiconque pénètre chez Abû Sufyân sera sauf. Quiconque entre chez Hakîm Ibn Hazâm sera sauf…" • Abdul Wâhid Hâmid