Le CMDH dénonce : Le Centre Marocain des Droits de l'Homme (CMDH) a dénoncé, lundi lors d'un sit-in de protestation devant le Centre culturel espagnol à Rabat, les discriminations et l'usage de la violence à l'égard des ressortissants marocains et subsahariens. Lors de ce sit-in, organisé en coordination avec des acteurs associatifs, les participants ont scandé des slogans dénonçant les actes de violences et les pratiques racistes et provocatrices dont ont fait l'objet ces derniers jours des citoyens marocains aux points de passage des deux villes occupées Sebta et Mellilia de la part de la Garde civile espagnole. Ils ont également dénoncé l'abandon, vendredi dernier, dans un état critique de huit immigrés subsahariens au large des côtes marocaines. Le Président du CMDH, Khalid Cherkaoui Semmouni a appelé, à cette occasion, le gouvernement d'Espagne à bannir “ces comportements pervers et respecter la loi espagnole et la Convention internationale des droits des migrants”, saluant la réaction du gouvernement marocain à l'égard de ces pratiques ignobles. Cette manifestation, a-t-il dit, a pour objectif de dénoncer “les politiques racistes” dont faisaient usage les autorités espagnoles contre les ressortissants marocains et africains. Le mouvement Espagnol contre l'intolérance a appelé, lundi, la police Espagnole à œuvrer pour éviter les traitements inacceptables de certains de ses agents affectés dans les postes frontaliers. La police Espagnole est appelée à faire montre d'une «plus grande sensibilité» et à éviter «le traitement inacceptable que réservent certains de ses agents qui ressentent du mépris pour les immigrés», a indiqué le président du Mouvement contre l'Intolérance, dans des déclarations à l'agence de presse Espagnole Europa Press. Esteban Ibarra, qui réagissait aux différents cas de dérive raciste enregistrés au point de passage de la ville occupée de Melilia et dénoncés par les autorités Marocaines, a également souligné la nécessité d'«adapter les forces et les corps de sécurité de l'Etat (Espagnol) à l'évolution rapide de la réalité multiethnique». De son point de vue, il est nécessaire aussi de travailler à la formation de la police Espagnole en cette matière, ajoutant que «bien que l'on ne peut pas généraliser, il est clair qu'il existe de nombreux cas d'incidents causés par les préjugés». Il a, par ailleurs, indiqué que son organisation a été contactée par des Marocains et autres immigrés qui font état d'un «traitement discriminatoire et abusif» de la part de policiers Espagnols. Créée en 1991, avec la montée de la vague raciste et xénophobe en Europe et qui s'est manifestée également en Espagne, le Mouvement contre l'Intolérance oeuvre pour lutter contre l'intolérance, le racisme et la violence en Espagne et milite pour les valeurs de démocratie, de tolérance et de défense des Droits Humains. Rabat demande des réponses précises Le Maroc a appelé l'Espagne à des réponses précises sur les différents cas de dérives racistes commis par des éléments de police et de sécurité espagnols, à l'égard de ressortissants marocains, au point de passage de la ville occupée de Melilia, indique lundi le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération dans un communiqué. Le Royaume du Maroc s'étonne vivement qu'aucune réponse officielle n'a été, à ce jour apportée par les autorités espagnoles sur les différents cas de dérives racistes opérées par des éléments de police et de sécurité espagnols à l'égard de ressortissants marocains, au point de passage de la ville occupée de Melilia, ou encore de ressortissants subsahariens frères. Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération rappelle, à cet égard, la diffusion de quatre communiqués officiels faisant cas de six situations avérées de violence physique, commises par des agents d'autorité espagnols, à l'égard de dix-sept personnes qui ont subis de multiples blessures et traumatismes. Lors de différents contacts sur le sujet, indique le communiqué, il a été précisé à la partie marocaine que des enquêtes avaient été ouvertes sur ces différents cas, alors que d'autres sources annonçaient qu'il s'agissait de «malentendus» et que d'autres encore, non officielles, remettaient en cause, sans précision, la version des faits. En tout état de cause, le gouvernement de Sa Majesté le Roi, souligne le communiqué, ne saurait accepter que sa parole soit mise en doute, de la sorte, face à des cas de violence avérée, par des informations de sources non officielles ainsi distillées et commentées. Le Royaume du Maroc appelle donc l'Espagne voisine à des réponses précises sur ces multiples situations, dans le cadre d'un dialogue lucide et franc, au niveau approprié, précisant les responsabilités sur ces cas concrets qui ne sauraient être ignorés. Un tel contact s'inscrira dans le cadre du dialogue positif et bénéfique entretenu par les deux pays ces dernières années sur différentes questions d'intérêt commun, ajoute le communiqué.