Prônées par la Commission européenne depuis 2001 pour absorber une partie de la croissance du transport routier en transférant des camions de la route sur des bateaux, les "autoroutes de la mer" arrivent en France avec l'ouverture en septembre de la liaison France-Espagne, écrit mardi le journal français Les Echos. Cette première autoroute du genre, reliant Montoir (Saint-Nazaire, Ouest de la France) à Gijon (Espagne), sera exploitée par GLD Atlantique, filiale commune des armements français Louis Dreyfus Armateurs et italien Grimaldi, précise le quotidien économique. Elle sera assurée par un gros ferry, capable de charger 150 remorques routières et de transporter 800 passagers, avec trois allers et retours par semaine. L'opérateur envisage d'assurer par la suite sept départs par semaine. Cette liaison figure parmi les 22 projets sélectionnés par la Commission européenne en avril dernier dans le cadre de son programme de transport maritime à courte distance Marco-Polo, ce qui lui a assuré 4 millions d'euros de financement européen auxquels s'ajoutent 30 millions d'euros apportés à parité par la France et l'Espagne. Outre les travaux réalisés dans les deux ports pour l'accueillir, une telle liaison est en effet difficile à rentabiliser rapidement, selon Les Echos, "En l'absence de trafic régulier fourni par un industriel, comme ce fut le cas pendant plusieurs années dans le cadre d'une ligne assurée par l'armement espagnol Suardiaz pour le compte du groupe français PSA, plusieurs initiatives privées se sont soldées par des échecs", précise le quotidien. La capacité de GLD Lines à créer une véritable dynamique sera donc déterminante pour attirer le trafic, estime la publication, notant qu'il pourra y être aidé par une deuxième autoroute de la mer, pour laquelle aucune date de lancement n'a encore été avancée. Sur la façade atlantique, l'objectif global de report de trafic routier sur le maritime entre la France et l'Espagne est de 100.000 camions par an. Sur la façade méditerranéenne, des appels à projets ont été lancés entre la France, l'Italie et Malte auxquels l'Espagne a été invitée à s'associer.