« Les graines du figuier sauvage » de Mohammad Rasoulof DNES à Marrakech: Mohamed Nait Youssef À la salle des ministres, les séances gala, l'une des rubriques majeures du FIFM, a offert un large épouvantail d'œuvres cinématographiques de grands cinéastes reconnus mondialement. Ce fut un temps artistique exceptionnel, où les amoureux du 7ème art ont découvert les nouveautés du cinéma mondial. Dans cette optique, le film « les graines du figuier sauvage » du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof a été projeté, jeudi dernier, dans le cadre de la 21ème édition du festival international du film de Marrakech. En effet, cette œuvre cinématographique, qui lui a valu le Prix spécial du jury au dernier Festival de Cannes, puise sa trame dans les manifestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre 2022. «Je puise dans l'environnement dans lequel je vis, et ce film est venu de mon propre vécu et de ma vie. », a révélé le réalisateur iranien ayant fui clandestinement son pays. Et d'ajouter : «quand j'ai réalisé ce film, je suis sorti de la prison, et j'étais pressé de le faire vu la censure et un autre procès qui m'attendais. » D'après Mohammad Rasoulof, le mouvement des femmes en Iran a impacté le cinéma qu'il avait poussé à choisir ses propres acteurs pour le film. Dans « les graines du figuier sauvage », le cinéaste iranien apporte un regard critique sur la situation dans son pays en livrant un récit troublant de «Iman», un futur juge d'instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran ayant perdu son arme de service. Ainsi, à travers la vie d'un couple et leurs deux filles, le réalisateur plonge le public dans ce Téhéran bouleversé par les manifestations et les crises sociales et politiques, dont le mouvement « Femme, Vie, Liberté ! » depuis la mort de Mahsa Amini. Dans l'appartement, la famille menait une vie discrète, ordinaire et paisible jusqu'au l'engagement deux jeunes filles, Rezvan et Sana, dans le mouvement renversant ainsi la situation qui se complique au fils des événements. Et pour apporter une touche réaliste au film, le réalisateur s'en servait des vidéos des manifestations ayant marqué le pays. A travers « les graines du figuier sauvage », Mohammad Rasoulof revient sur un épisode crucial de l'histoire moderne de son pays.