D'après l'institut national d'analyse de la conjoncture, la sortie de l'économie marocaine de sa phase de ralentissement conjoncturel se confirme de plus en plus en ce début d'année. Le redressement des activités non-agricoles s'est poursuivi au premier trimestre 2010, avec une croissance de 5,6%, en variation annuelle, après 5,4%, réalisée un trimestre auparavant. Cette performance a été confortée, en grande partie, par l'amélioration du secteur minier et, dans une moindre mesure, par celle de l'industrie et des branches annexes. Au deuxième trimestre 2010, la situation conjoncturelle des activités non-agricoles aurait continué de s'améliorer, situant leur rythme de croissance annuelle à environ 5%. Néanmoins, les résultats agricoles, en deçà du niveau record enregistré en 2009, maintiendraient la croissance économique globale aux alentours de 3,4% au deuxième trimestre 2010, après 3,5% au premier trimestre. Activité économique mondiale, une reprise à trois vitesses La relance de l'activité au niveau mondial s'est poursuivie au premier trimestre 2010. Celle-ci reste cependant atone, fragile et hétérogène. En effet, les pays émergents, en particulier de l'Asie et de l'Amérique Latine, connaissent un redémarrage vigoureux de l'activité, qui tire le commerce international (+5,4%, en glissement trimestriel). Au sein des pays avancés, le dynamisme de la croissance des Etats-Unis (+0,8%, en variation trimestrielle) et du Japon (+1,2%), porté par la consommation pour les premiers et les exportations pour le second, contraste avec l'évolution molle du PIB de la zone euro (+0,2%). Les pays membres de cette dernière sortent inégalement de la phase de récession : alors que certains pays parviennent à reprendre le chemin de la croissance (Allemagne, France, Pays-Bas…), d'autres restent handicapés par le poids de la dette et les mesures de redressement budgétaire engagées (Grèce, Espagne, Irlande). Au deuxième trimestre 2010, le PIB des économies avancées croîtrait de 0,6%, soutenu par le dynamisme du commerce mondial qui perdure. Sur la seconde moitié de l'année, la croissance des pays développés devrait connaître un certain relâchement (+0,4% et +0,3% respectivement aux troisième et quatrième trimestres), sous l'effet du retrait progressif des mesures de relance, de la mise en œuvre des plans de redressement budgétaire et du ralentissement anticipé des économies émergentes. Cette modération de la croissance pèserait quelque peu sur le commerce mondial. Les prix à la consommation remonteraient légèrement, en particulier ceux des produits alimentaires. Ceux de l'énergie devraient restés stables, sous l'hypothèse du maintien des cours du pétrole aux alentours de 75 dollars le baril. La demande mondiale adressée au Maroc a continué de s'améliorer au premier trimestre 2010 (+4,3%, en variation trimestrielle), tirant profit du dynamisme, plus important que prévu, du commerce mondial. Ce dernier a été particulièrement vigoureux au mois de mars, tiré par les échanges des pays émergents, Chine en particulier. La demande extérieure resterait favorablement orientée au deuxième trimestre 2010, mais son rythme de croissance serait moins soutenu (+2,9%), en lien avec l'évolution plus modérée du commerce mondial et des importations de nos principaux partenaires commerciaux (+2,1% en zone euro, contre +4,1% un trimestre plus tôt). Après avoir nettement reculé au dernier trimestre 2009, les exportations de biens, hors effets saisonniers, se sont orientées à la hausse au premier trimestre 2010 (+4,5%, en variation trimestrielle). Cette amélioration résulte, en grande partie, de l'effet-prix à l'export ; les ventes extérieures en volume n'ayant que légèrement progressé (+0,6%, en glissement trimestriel). La demande mondiale adressée au Maroc en phase de rétablissement La hausse des exportations en valeur trouve son origine dans la bonne performance des expéditions du phosphate brut et de ses dérivés (+6,8 points de contribution), qui tirent profit du renchérissement des cours mondiaux des produits phosphatés et de la demande étrangère. Celles des autres produits, en recul de 2,8%, ont pâti, essentiellement, du repli des biens de consommation (confection et bonneterie) et des produits alimentaires (produits de la mer). Par contre, les exportations des biens d'équipement, en particulier celles des fils et câbles électriques, semblent, à nouveau, profité de la reprise de la demande extérieure, après une phase baissière entamée en 2008. Au deuxième trimestre 2010, l'orientation favorable des exportations devrait se poursuivre, soutenue par celles des biens de consommation et des produits phosphatés, en ligne avec la poursuite de la croissance de la demande extérieure. Quant aux importations, elles se situent dans une phase conjoncturelle ascendante, enregistrant une hausse pour le troisième trimestre consécutif (+4,5%, en variation trimestrielle, au premier trimestre 2010), sous l'effet du renchérissement des prix à l'importation. Les importations en volume ont, en effet, connu une baisse de 1,5%, en glissement trimestriel. Ce sont les achats des produits énergétiques qui ont contribué pour près de la moitié (+2,5 points) à la variation trimestrielle des importations globales. Le relèvement des importations hors énergie (+2,6% en glissement trimestriel), au cours de la même période, trouve son origine dans la hausse des acquisitions des demi-produits (produits chimiques et matières plastiques artificielles en particulier), des biens de consommation (voitures de tourisme) et des produits alimentaires (blé, sucre, maïs). Au deuxième trimestre 2010, les importations seraient soutenues beaucoup plus par les achats hors énergie (biens d'équipement, produits bruts, biens de consommation), ceux des produits énergétiques marqueraient le pas. Globalement, la reprise progressive des exportations de biens et la hausse encore contenue des importations pourraient se traduire par un allègement du déficit commercial et une amélioration du taux de couverture au deuxième trimestre 2010, après une quasi stabilité de ce taux au premier trimestre aux alentours de 40%. Confirmation de la reprise des activités non agricoles La reprise des activités non-agricoles s'est poursuivie au début de 2010, dans un environnement international de plus en plus favorable. Forte au cours du premier trimestre, en raison de l'effet de base, elle devrait se poursuivre à un rythme moins vif au cours des deuxième et troisième trimestres 2010. L'activité reposerait, essentiellement, sur le redressement des branches secondaires, notamment les mines, mais, également, sur une orientation plus favorable de certains services, notamment d'hébergement et de restauration, ayant été amplement affectés par les retombées de la crise économique mondiale.