Le Grand Oral du chef de L'Exécutif Saoudi El Amalki C'est un bilan de mi-mandat on ne peut plus fade, creux et blafard que celui arboré récemment par le chef de l'Exécutif dans l'hémicycle bicaméral et devant l'ensemble des citoyens à travers le petit écran. Hormis certaines «trouvailles» par-ci, par-là, à l'actif du gouvernement, la majeure partie des chantiers mis sur selle en direction du peuple, est initiée, de bout en bout, par la Sollicitude Royale, relatée et reconnue tout au long de son discours exhaustif. Le relèvement notoire du dossier de l'intégrité territoriale, conforté par une série de reconnaissances et d'approbations au plan d'autonomie du Royaume, mis en branle avec doigté et vision éclairée du Roi, la solidarité indéfectible, l'entraide effective aux opprimés palestiniens et la clameur virulente contre les génocidaires sionistes, la floraison des grands chantiers dont le dernier en date n'est autre que l'hydrogène vert et de surcroît, l'Initiative relative à l'ouverture sur l'Afrique du Sahel de l'Atlantique..., sont autant d'actions de l'entrain Monarchique, mises en évidence par l'Orateur en jubilation. La question afférente au souci du macro-économique qu'il n'a pas cessé de brandir, comme étant l'exclusivité de sa législature, a toujours été une préoccupation fondatrice de tous les gouvernements par le passé, depuis déjà le Plan d'Ajustement Structurel (PAS). Et le social que pouvait-il en dire au juste, au nom de la majorité à obédience résolument libérale voire « féodale» dans sa globalité ? Le slogan levé qui fait état de «Etat social» ne convient nullement à cet édifice qu'il prétend bâtir sur un échafaudage fondé sur le renchérissement d'une minorité et la paupérisation des franges déshéritées. Là encore, les interventions Royales furent d'une acuité fondamentale aussi bien en termes de protection sociale qu'en appui financier direct, en soutien à l'habitat et en relogement des sinistrés de l'Anti-Atlas. En dehors de ces mesures concrètes en direction des entités pauvres et moyennes, le gouvernement quant à lui, se targue à lancer de mettre en avant des projets pour le moins que l'on puisse dire mièvres et mignards, tels les projets «Força» et «Aourach», ponctuels dans la durabilité. Il déplore de rabâcher ces propos de satisfecit, alors que la réalité quotidienne contredit ces attitudes délétères à l'égard des populations en carence inouïe des nécessités rudimentaires de la vie décente. Jamais le pouvoir d'achat n'a accusé de coups fatals, en raison de la flambée et l'inflation, à tel point que la viande rouge à titre d'exemple, atteint pour le bovin 100 dh, l'ovin et le caprin 130 dh, alors que le foie 150 dh le kilo ! Jamais, les secteurs à fibre sociale n'ont connu des arrêts chroniques menaçant à déboucher sur les saisons blanches, notamment en Enseignement et en Santé, hypothéquant ainsi le sort et l'avenir de tout un contingent de jeunes désabusés. Jamais la tension et le désarroi de la société n'ont sévi à des cadences alarmantes dans les camps des jeunes jetés de plein fouet dans le chômage le plus atroce ! Jamais enfin un Exécutif n'a souffert d'inaction et d'apathie en matière de communication et surtout de débat public sur les thématiques de la démocratie et des droits humains, comme décortiqués par toute la panoplie politique et intellectuelle pendant le débat public du Nouveau Modèle de Développement (NMD) dont il ne pipe mot, depuis son adoption, il y a juste quelques temps... Il importe de dire que jusqu'ici, en mi-chemin de la primature, le chef de l'Exécutif devra réinventer sa mission et non se suffire de faire fonctionner la machine des affaires journalières. Jacques Chirac, l'ex président de l'Hexagone disait un jour: «L'Etat doit être un garant et non un gérant». Le chef de l'Exécutif n'arrêtera jamais de rabâcher : «Nos prouesses ont dépassé de loin nos prévisions !». A croire ce satisfecit jubilatoire démesuré, on se croirait plutôt face à un premier ministre de Scandinavie !