Mohamed Nait Youssef "Femmes, c'est vous qui tenez entre vos mains le salut du monde.", Léon Tolstoï. Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, est un temps fort de l'année pour non seulement faire le point sur les avancées réalisées en matière des droits des femmes, mais aussi et surtout de continuer les luttes pour une véritable démocratie basée sur l'égalité, l'équité et la justice. Cette année, les célébrations de cette journée ont un goût particulier, notamment avec le grand chantier de réforme de la Moudawana tant attendue. Le débat est en effet ouvert depuis quelques mois pour une réforme profonde, globale..., et une révision des textes de loi du Code de la famille. Et ça continue... Ce 8 mars est un peu particulier, très particulier même avec cette dynamique créée dans les quatre coins du pays. Et tant mieux ! Pour ce faire, des revendications égalitaires ont exprimées par des partis politiques, les mouvements féministes et des Droits de l'Homme, le tissu associatif ainsi que les forces vives et progressistes, entre autres, l'interdiction et la criminalisation du mariage des filles de moins de 18 ans, l'interdiction de la polygamie, l'instauration de la responsabilité conjointe des époux en matière de tutelle légale sur les enfants, l'abolition de l'héritage par agnation et d'autoriser les héritiers d'avoir le droit au testament, l'instauration de l'égalité entre les époux dans la garde des enfants et de garantir les droits de l'enfant en garde, la suppression de l'article 400 de l'actuel Code de la famille. Aujourd'hui, le débat bat son plein afin d'œuvrer pour la construction d'un Maroc démocratique, épanoui, prospère et pluriel. Il faudrait l'avouer, ce chantier de réforme de la Moudawana est un pas important pour renforcer les valeurs de la liberté et de la justice sociale. C'est primordial ! Car, l'enjeu est de taille vu les grands projets continentaux et mondiaux auxquels notre pays y a adhéré. Le 8 mars est un rendez-vous annuel pour faire le bilan et aspirer à un avenir meilleur. Dans cet esprit, il ne faut pas oublier les combats menés au quotidien par les femmes artistes, autrices, cinéastes et intellectuelles qui ont apporté et qui apportent leur pierre à l'édifice. Ce 8 mars est un moment opportun pour rappeler leurs luttes par le prisme de l'art et de la culture. À cette occasion, de nombreuses activités culturelles et artistiques (débats, expositions, projections de films, signature de livres, pièces de théâtre) mettent à l'honneur le génie créatif des femmes, mais contribuent aussi au débat d'idées afin d'approfondir les réflexions autour des droits des femmes. C'est ainsi l'une des tâches de l'art et des artistes femmes/hommes engagé(e)s en faveur des questions sociétales. Car, les questions de la justice, de l'égalité, de la liberté sont une affaire des femmes et des hommes. C'est un constat. La femme a excellé dans tous les domaines : sportif, politique, culturel, économique... Pourtant, ''On ne naît pas patriarcat, on le devient !'', pour reprendre les mots de Simone de Beauvoir. Les temps ont changé. Il faut que la donne change.