Mohamed Nait Youssef Deux films, deux bandes annonces impressionnantes, deux coups marketing percutants, une sortie commune. «Oppenheimer» de Christopher Nolan et «Barbie» signé par Greta Gerwig ont réalisé des succès phénoménaux, voire planétaires. Et ça continue... Tout le monde en parle ces temps-ci. Les deux œuvres sorties le même jour, le 19 juillet 2023, dans les salles obscures ont agité les réseaux dans les quatre coins du monde en créant une grande rivalité. Lequel aller découvrir en premier? Telle était la question centrale qui a tourné les têtes des amoureux du grand-écran. Et pourtant, les équipes des deux films en ont profité davantage de cet « exploit » en optant non seulement pour des opérations de communication intelligentes et efficaces, mais aussi et surtout pour une stratégie de marketing de « Barbenheimer » ayant bouleversé les esprits... et battu les records. Il s'agit, il faudrait l'avouer, d'un coup de maître dont les retombées sont bénéfiques sur les deux parties. Visiblement, le pari gagnant-gagnant est largement réussi. C'est ainsi que les deux grosses productions cinématographes les plus attendues de la saison ont frappé le marché par une promotion bien réfléchies et surtout pragmatique. Au-delà des considérations esthétiques et cinématographiques, «Oppenheimer», un biopic sur le « père de la bombe atomique », le physicien américain Robert Oppenheimer et «Barbie», un long métrage d'animation puisé dans la gamme une poupée iconique de 29 cm commercialisée depuis 1959 par Mattel, livrent jusqu'à présent une master class en matière de la commercialisation, de la communication, du marketing et de la publicité. Au-delà également des entrées qui se sont multipliées, des activités commerciales importantes ont été créées autour des films événements. La preuve ? Des produits dérivés avec des marques partenaires très connues à l'échelle mondiale ont envahi les surfaces. En tout cas, rien alors n'est laissé au hasard! Au Maroc, les deux films ne cessent de séduire les publics de tous âges qui renouent cet été avec les salles de cinéma. C'est presque un peu le cas avec «Joker» (2019), le thriller psychologique américano-canadien réalisé par Todd Phillips, qui a dépassé le cap du milliard de dollars de recettes dans le monde. Cependant, le marketing, ce maillon important de la chaîne, demeure presque absent dans notre cinéma. Car, chez nous, peu de professionnels consacrent des budgets, mêmes modestes, pour la promotion de leurs films. Pis encore, il y en a ceux qui passent inaperçus et tombent rapidement dans les oubliettes, parfois faute de moyens ou d'absence d'une stratégie de communication. C'est un constat : des avancées ont été réalisées dans le domaine cinématographique national dans l'espoir de créer une vraie industrie concurrentielle au niveau continental et international, mais il reste toujours un long chemin à parcourir pour y arriver. Bonne projection à ceux et celles qui envisagent de les voir !