L'état sanitaire catastrophique dans la ville de Figuig interpelle le gouvernement à plus d'un titre et suscite plusieurs interrogations sur son inaction en matière de la politique publique de santé, alors qu'il n'a cessé depuis son avènement à clamer le slogan de «l'Etat social». En fait, le moins qu'on puisse dire est que la politique publique en matière de santé, menée dans cette ville située dans la région de l'oriental est réellement catastrophique. D'ailleurs, c'est ce qui ressort d'un mémorandum adressé par l'université populaire marocaine (UMP) au délégué interministériel en charge des droits de l'homme. Il faut dire, selon la même source, que la situation est véritablement préoccupante étant donné que la ville ne dispose d'aucun médecin public et ce depuis trois mois alors que seulement trois infirmiers sont censés d'assurer les soins à une pulpation locale qui avoisinent 10.000 habitants. Pis encore, le mémorandum révèle que l'hôpital manque d'une sage-femme ou d'un technicien dont la mission consiste à effectuer des analyses médicales. Abondant dans le même ordre d'idées, le document fait savoir que la ville contient un laboratoire d'analyses médicales financé par les bienfaiteurs et d'un dispensaire du croissant rouge équipé du matériel médical nécessaire, mais toujours en état de fermeture. Cela étant, la population souffre le martyre. D'ailleurs, il est à souligner que l'hôpital provincial le plus proche, celui de Bouârfa est situé à 110 km de la ville alors que pour faire le déplacement à Oujda, il faut parcourir au moins 370 km, lit-on en substance dans le document. En plus de cela, le mémorandum insiste sur le fait que le nombre des maladies chroniques parmi la population locale ne cesse d'augmenter (diabètes, insuffisance rénale...), sans compter la prolifération de la drogue chez les jeunes de la région. Autre point non moins important souligné par l'UPM, celui du manque flagrant enregistré en matière des professionnels de la santé concernant l'hôpital de Bouârfa. A en croire la même source, cette structure sanitaire compte seulement un endocrinologue et un gynécologue, qui effectuent leurs prestations médicales seulement 15 jours par mois. S'agissant des maladies urinaires et des pathologies de l'os et de cartilage, il existe pour chaque spécialité deux médecins, soit un médecin tous les deux semaines. Un constat qui a provoqué une tension au sein de la ville, où plusieurs marches de protestation ont été organisées afin de dénoncer cette réalité amère, note le mémorandum, tout en appelant le gouvernement à prendre des mesures urgentes en vue de doter la ville des ressources humaines compétentes et équiper le nouvel hôpital par les moyens nécessaires tout en veillant à le rattacher aux services fournis par l'Armée Royale afin d'assurer la continuité des services procurés par les médecins dans le dessein de soulager la population locale. Khalid Darfaf