Mohamed Beyoud, Directeur Artistique du FICAM® : Propos recueillis par Mohamed Nait Youssef Le Festival International de Cinéma d'Animation de Meknès (FICAM®), événement cinématographique important en Afrique et dans le monde arabe, revient en force cette année avec une programmation aussi riche que diversifiée. Entre projection pour le grand public, des rencontres entre professionnels, étudiants et amoureux d'animation, des ateliers, des débats, le festival braque les lumières sur l'animation tchèque en invitant des noms de marque tels Dénisa Grimmova et Jan Bebenicek, Frantisek Vasa et autres. Rencontre avec Mohamed Beyoud, Directeur Artistique du FICAM®. Al Bayane : Le FICAM souffle cette année sa 21ème bougie. Quoi de beau alors pour cette édition qui aura lieu du 3 au 8 mars à la ville impériale, Meknès? Mohamed Beyoud : Cette année, il y aura un focus sur l'animation tchèque. D'abord, il faut rappeler que ce focus sur le cinéma d'animation mondial, dont les grandes écoles d'animation internationales, font partie de l'éducation à l'image et de la sensibilisation des jeunes étudiants marocains ; chose qu'on trouve un peu partout dans le monde. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle il faudrait s'intéresser aux bases, aux connaissances. À vrai dire, l'idée, c'est de s'avoir qu'il y a une école d'animation tchèque en lien avec le théâtre, en lien avec la tradition de la marionnette et en lien avec toute une tradition du dessin animé en Tchéquie. Certes, les nouveautés, c'est d'abord ce focus sur le cinéma d'animation thèque, mais aussi la présence des invités de marque, entre autres, Kristof Serrand qui est un grand nom de l'animation mondiale, et qui est connu dans le milieu de l'animation professionnelle. Quid de la formation qui constitue un pilier du FICAM ? Y aura-t-il des nouveautés dans ce volet? On a repensé les modules professionnalisant les formations ! Au début, on était sur trois ateliers, mais aujourd'hui, on a cinq ateliers qui se complètent avec un appel à candidatures. Dans ce cadre, on a à-peu-près 100 étudiants qui viennent de l'Institut National des Beaux-Arts de Tanger (INBAT) et de l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Casablanca (ESBAC), de l'Institut Supérieur des Arts dramatiques et de l'animation Culturelle (ISADAC), de l'Institut Supérieur des Métiers de l'Audiovisuel et du Cinéma (ISMAC), de l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication (ISIC), de l'Institut National des Beaux-Arts de Tanger (INBAT) et de l'EMC de Ouarzazate. C'est une bonne chose d'avoir ce mélange de jeunes marocains qui vont s'initier aux métiers de films d'animation. En marge du festival, une exposition inédite «Voyage en rêverie» de la jeune réalisatrice marocaine Sofia El Khyari meublera les activités de cette édition. Pourquoi un tel intérêt pour les jeunes ? C'est une enfant du festival. Elle a rencontré son producteur à Meknès. Elle a pu se faire connaître aussi grâce au FICAM. On a un lien très fraternel avec cette jeune marocaine. En fait, on a décidé de continuer de travailler sur l'animation marocaine en valorisant les talents des réalisateurs et réalisatrices et développer la performance des studios d'animation marocaine. D'où, l'idée d'organiser une exposition de deux mois qui commencera le 3 mars et se poursuivra jusqu'à fin avril de Sofia El Khyari. La 2ème édition du Forum des métiers du film d'animation au Maroc se tiendra cette année les 3, 4 et 5 mars 2023. Quels sont les enjeux de cette plate-forme d'échange qui réunira les professionnels du secteur de l'animation ? C'est un temps fort du festival ! Il y aura le forum des métiers d'animation qui continue avec une présence des deux chaînes publiques marocaines. Cette année, on a trois courts-métrages d'animation marocaine. En outre, les débats et leçons de cinéma avec les grands noms de l'animation qui viennent partager leurs projets de films avec les différentes techniques. Par ailleurs, les studios d'animation marocains (Lorem, Neverseen, Artcoustic, Sidi Monkey), des chaînes de télévision nationales (2M, SNRT) et des écoles d'arts, de cinéma et de journalisme seront présents à cet événement. Au menu, des rencontres et tables rondes qui seront animées par la réalisatrice de dessins animés et illustratrice Haruna Kishi, sur le thème de « La place du patrimoine dans un film d'animation », et le directeur du Festival international du film d'éducation d'Evreux Christian Gautellier qui mettra les lumières sur « Les enjeux économiques pour le cinéma d'animation ».