Mohamed Nait Youssef Au prestigieux monument parisien, Grand Palais, l'artiste peintre marocaine Ilham Laraki Omari signe sa deuxième participation au Salon du Dessin qui se tient à la Ville Lumière du 14 au 19 février 2023. Une habituée de l'événement, l'artiste présentera ainsi deux œuvres dont un dessin en grand format dans le Grand Palais Ephémère, un lieu temporaire et événementiel, conçu et imaginé par l'architecte Jean-Michel Wilmotte. À deux pas de la Tour Eiffel, les mordus de la peinture et les amoureux de l'art découvriront les deux nouvelles créations de l'artiste dans l'évènement Art Capital, une grande exposition artistique annuelle sur le Champ de Mars ; où plus de 2000 artistes contemporains, toutes écoles et disciplines confondues prendront part. Des peintres, sculpteurs, graveurs, plasticiens, photographes, architectes y dévoileront leurs nouveautés et créativités pour le grand plaisir du public. Par ailleurs, le thème du temps est cœur de son travail. À l'instar de sa 10éme année consécutive de participation au salon d'automne 2022, où l'artiste peintre a montré une œuvre avec une horloge qui tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, Ilham Laraki Omari se penche sur le même thème, mais, cette fois-ci, avec un dessin et technique mixte. Certes, une œuvre reste ouverte à plusieurs lectures et interprétations. «La lecture du temps dans mes œuvres peut être interprétée de mille et une perceptions.», nous confie l'artiste. Si on se penche sur les éléments saisissant dans les œuvres, on retrouve, dit-elle, le mouvement, exprimé par un mécanisme ou de la peinture, celui qui nous est familier et qui va dans le sens de l'aiguille et l'autre qui nous interpelle dans le sens inverse, qui étonne et singularise sa démarche artistique. L'horloge dans le sens inverse... Le temps est partout. Il est omniprésent. Il nous habite. Il nous interroge. Il est au centre de la vie de l'existence de tout un chacun. Et si le temps exprimé était une configuration spécifique à chacun de nous ?, s'interroge l'artiste. À chacun son temps, sa vie, son parcours, son livre, son énergie, ses activités physiques et émotionnelles, ses actions, son cheminement et sa destinée, a-t-elle précisé. Mais seulement quelques rares d'entre nous arrivent à se détacher de l'engrenage qui absorbe et rythme la vie quotidienne qui file en sourdine (les horloges peintes qui tournent ordinairement, souvent aussi au pluriel), pour s'échapper et se recentrer, rompre avec le flux et s'acquitter de toute pressions qui déforment les vérités, pour accéder à un moment d'acuité et de liberté. «L'horloge dans le sens inverse», on remarque aussi qu'à ce moment, je l'exprime toujours au singulier et choisis des nuances clairs et lumineuses, a-t-elle révélé. Le temps et les questionnements philosophiques Les œuvres de Ilham Laraki Omari sont porteuses de grands questionnement philosophiques et spirituels. L'artiste y intègre des écrits sur quelques une de ses toiles, des mots avec lesquels elle qualifie le temps : la balance du temps, la hauteur du temps, temps d'un temps, la couleur du temps, le temps des temps, l'écrit du temps,... Peintures à l'huile, Installations/sculptures mobiles, vidéos, dessins et esquisse, l'artiste multiplie les supports qui convergent vers la même approche du temps. «L'inspiration en elle-même est particulière, je visualise les images qu'elle dessine aussitôt en enregistrant une note vocale pour mémoriser le maximum de détails, une capture d'images pour la transposer en œuvre, en retranscrivant le moindre détail.», a-t-elle fait savoir.