A peine quelques années, il semble bien que le « petit Marrakech », comme on se plait de jumeler les deux contrées concordantes, tend à se faire une nouvelle mue, dans les méandres de son train-train de vie sobre et tranquille. Taroudant renaît doucement de ses cendres et entrevoit des lendemains salvateurs ! A l'image de ses forteresses revigorées, en dépit de l'usure du temps, il réapparaît sur ses piédestaux traditionnels sans jamais dénaturer son historicité séculaire. Ni Assarag ni Talmeklat, havre de cette paisible fluidité humaine, ne se sont guère trahis à ce cachet spécifique, depuis des lustres. Cet immense bout de territoire qui renferme pas moins de 89 communes, dispersées dans des reliefs aussi précaires qu'austères, est toujours à la recherche d'un mode d'existence, lié à ses ressources respectives et relié à ses renvois ancestraux. Il fallait donc fixer des populations, aussi bien sur les cimes qu'en bas des cuvettes, à travers les cultures vivrières dont les qualités alimentaires et cosmétiques ne sont plus un secret pour personne. Pour ce faire, l'idée ingénieuse de s'appuyer résolument sur l'approche de proximité et d'impliquer à grande échelle, la société civile, en collectivités associatives et coopératives, s'avère alors concluante, par le biais des mécanismes et des apports judicieux de l'Initiative Nationale du Développement Humain (INDH). Sous l'égide efficient de la Province, structure fédératrice de ces actions pour éviter toute exclusion souvent dictée par des surenchères politiciennes, cette opération d'envergure fut soumise tout d'abord, à un large échange serein entre les diverses constituantes et, ensuite, animée par un profond sentiment de confiance et de volontarisme. C'est ainsi que se sont créées et renforcées, dans nombre de patelins reculés, de sérieuses Activités Génératrices de Revenus (AGR), environ une vingtaine d'espèces de produits du terroir, notamment le safran, le caroubier, le cactus, l'argane, l'amande, l'olive... Il faut bien dire que cette entreprise qui accroche actuellement d'énormes panoplies de foyers dans différents coins de la province, tous motivés par cette inclusion et surtout par cette réactivité vulgarisée avec l'Autorité initiatrice de ce projet de haute portée sociale, savamment couronnée par des festivals thématiques correspondant à telle ou telle production locale. Dans cette dynamique agissante, vient se mêler également, une rencontre nationale, à la fois conviviale et enrichissante que les organisateurs ont baptisée «festival du cinéma et de l'histoire». Un rassemblement riche en symboliques dédiées à ces remparts antiques et à ces âmes vivantes, dépositaires d'un Maroc profond aux origines indélébiles. Une pléthore de professionnels du septième art s'est donc rendue dans cette ville en pleine ébullition socioéconomique et s'y associe autour d'une flopée de projections et d'autres menus programmatiques, pour célébrer ensemble la résurrection de Taroudant, au cœur de l'image et du son attractifs. La mémoire collective s'incruste donc davantage dans ces airs de liesse et de balbutiement prometteur!