Des gouverneurs des banques africaines ont appelé, mardi à la capitale togolaise Lomé, les institutions financières internationales, en particulier la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, à soutenir l'Afrique dans cette conjoncture économique mondiale difficile marquée par l'inflation et la flambée des prix des matières premières. Lors d'un panel intitulé « Nouvel ordre économique: comment une réforme systémique à l'échelle mondiale pourrait-elle bénéficier à l'Afrique ? », organisé dans le cadre de l'édition 2022 de l'Africa financial industry summit (AFIS), les gouverneurs des banques nationales du Rwanda, du Ghana et de la Zambie, ont appelé les institutions financières internationales, en particulier la Banque mondiale et le FMI, à soutenir l'Afrique notamment dans cette conjoncture économique mondiale difficile marquée par l'inflation et la flambée des prix des matières premières. Dans ce cadre, ils ont souligné que les tensions inflationnistes persistent (+34 % en août au Ghana) et les monnaies africaines ne cessent de se déprécier face au dollar, plaidant pour une nouvelle réforme de Bretton Woods, avec des changements fondamentaux au niveau de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, pour faciliter l'accès aux capitaux et éviter les cycles d'endettement dans les pays en développement. Ils ont également insisté sur la nécessité de prendre des mesures fortes pour que les pays puissent faire face à cette situation internationale en raison notamment de la guerre en Ukraine et de ses répercussions économiques sur le continent, estimant que les Etats africains doivent mettre en place leurs propres mécanismes pour se protéger et affronter ce genre de défis. A cet égard, les régulateurs africains ont appelé à élaborer des politiques sectorielles adaptées, à mettre en place des stratégies d'auto-suffisance en matière de production surtout des matières premières, ainsi qu'à opter pour des politiques de souveraineté alimentaire pour ne pas subir les conséquences les grands chocs de l'économie mondiale. Le continent dispose de tous les moyens et des ressources nécessaires permettant aux pays africains d'assurer leur indépendance et leur souveraineté économiques vis-à-vis des autres pays, ont il estimé, appelant à créer un fond commun de résilience pour l'Afrique dans le but de soutenir les Etats africains. Réunissant les personnalités et institutions les plus influentes de la finance africaine, ainsi que les régulateurs, l'AFIS œuvre à travers cette rencontre à l'amélioration de l'inclusion financière et à l'émergence d'une véritable industrie panafricaine des services financiers, ainsi que pour contribuer à la relance économique du continent à travers le développement d'une industrie financière compétitive, innovante, inclusive et durable. A travers cet événement, l'AFIS propose également aux secteurs privé et public réunis de débattre de la manière dont l'industrie financière africaine peut s'adapter aux grands bouleversements économiques actuels et tirer parti de l'avènement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pour se transformer. Plus de 800 dirigeants de banques, assurances, opérateurs de mobile money, opérateurs des marchés de capitaux, fintechs, autorité des marchés financiers, ministres de l'économie et des finances/du budget, gouverneurs de banques centrale ont débattu au cours de cet événement de deux jours des sujets majeurs pour aider le secteur financier à relever les défis des grandes transformations technologiques et en matière de régulation notamment.