Des intellectuels et chercheurs du Maroc et de l'Algérie ont mis l'accent, samedi à Errachidia, sur le rôle que les médias maghrébins sont appelés à jouer afin de favoriser l'intégration et la cohésion maghrébines, nécessaires pour réaliser la prospérité espérée par les peuples de la région. Les intervenants lors de ce colloque maghrébin, organisé par la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) sous le thème « Les médias et les points de convergence entre les pays maghrébins », ont souligné que les médias maghrébins doivent contribuer à la création d'un Grand Maghreb uni et prospère, dans un esprit de coopération et de complémentarité et non de conflictualité. Les conférenciers, dont des universitaires, des chercheurs en patrimoine et des journalistes, ont relevé que les points qui rassemblent les pays du Grand Maghreb, particulièrement le Maroc et l'Algérie, dépassent largement ceux qui divisent, citant notamment le patrimoine culturel, la religion, la langue et l'histoire commune de résistance face au colonisateur. Intervenant lors de cette rencontre, organisée en marge de la création d'une nouvelle représentation régionale de la FMEJ au niveau de Drâa-Tafilalet, l'analyste et journaliste algérien, Oualid Kébir, a fait observer que les médias peuvent jouer un rôle déterminant dans la consolidation de l'intégration et de la cohésion maghrébines, tout comme ils peuvent être des acteurs clés du conflit et du blocage du rêve maghrébin. A cet égard, il a pointé du doigt la campagne hostile systématique des médias et de la presse du régime militaire en Algérie contre le Royaume du Maroc et ses institutions, relevant que cette politique qui divise les peuples de la région et le fruit d'une logique de conflictualité vieille de 60 ans dont le but est de renforcer le front interne face à la crise de légitimité politique de ce régime. « Pour empêcher le peuple algérien de se soulever et dépasser ses crises internes, le régime algérien actuel ne trouve que ces campagnes médiatiques déchaînées contre le Maroc, au point de porter atteinte aux institutions et aux symboles nationaux du Royaume », a-t-il déploré, précisant que cette politique « malveillante et sournoise » n'a pour objectif que de créer des conflits afin de détourner l'attention des citoyens algériens qui exigent une réforme globale. De son côté, Mohamed Alaoui, professeur d'histoire à la Faculté Polydisciplinaire d'Errachidia, a mis l'accent sur le rôle prépondérant des médias dans la présentation de l'histoire des peuples et des nations, insistant, à cet égard, sur l'importance d'une approche académique et scientifique basée sur l'objectivité et l'impartialité. Rappelant le rôle important joué par les médias et la presse du Maroc dans la lutte contre le colonisateur, M. Alaoui a fait constater que « la transmission et la présentation des évènements et faits historiques passe par le journaliste avant l'historien ». Par ailleurs, il a souligné l'importance de faire front uni contre les politiques médiatiques qui portent atteinte aux efforts poussant vers l'intégration maghrébine et entravent l'édification d'une Union maghrébine capable de relever les défis actuels et de réaliser la prospérité espérée pour les peuples de la région. Pour sa part, Fatima Zahra El Bakkouri, enseignante à la Faculté Polydisciplinaire d'Errachidia, a critiqué la politique de division et de conflictualité menée par le régime algérien, relevant que les peuples marocain et algérien partagent toujours les mêmes aspirations et ambitions, malgré la fermeture des frontières. « Les points de convergence entre le Maroc et l'Algérie dépassent de loin celles qui divisent », a-t-elle insisté, rappelant que les deux pays forment un espace géographique caractérisée culturellement par la fusion d'éléments arabo-berbères, ainsi que par plusieurs points de similitudes touchant la culture, la langue, la religion, l'art, la musique et même les traditions et les styles vestimentaires. Ce colloque maghrébin a été marqué par un vibrant hommage rendu par la FMEJ à deux figures de la presse nationale, à savoir le directeur de la chaîne Tamazight, Mohamed Mamad, et le journaliste Mohamed Regragui. Cette rencontre a été également marquée par la participation du président du Conseil de la région de Drâa-Tafilalet, Hro Abrou, du président de la FMEJ, Noureddine Miftah, ainsi que des présidents des sections et des éditeurs des cinq provinces de la région. Dans une déclaration à M24, la chaîne d'information en continu de la MAP, M. Miftah, a souligné que ce colloque maghrébin est le couronnement de la dixième étape du processus de déploiement régional de la FMEJ, rappelant que la Fédération a procédé, vendredi, à la création d'une nouvelle représentation régionale au niveau de Drâa-Tafilalet, la dixième du genre à travers le Royaume. « Le thème de ce colloque a été inspiré par la place particulière et privilégiée qu'occupe cette région riche par son histoire et sa culture et qui est le berceau de la Dynastie Alaouite Chérifienne », a-t-il ajouté. La nouvelle antenne de la FMEJ à Drâa-Tafilalet a été mise en place lors d'une Assemblée générale constitutive, couronnée par l'élection de Driss Boudach, directeur de publication du journal « Al-Hadath Press », au poste de président de cette section régionale de la Fédération. La section Drâa-Tafilalet de la FMEJ vient s'ajouter à celles de Dakhla-Oued Eddahab, Laâyoune-Sakia El Hamra, Guelmim-Oued Noun, Souss-Massa, Marrakech-Safi, Fès-Meknès, l'Oriental, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Béni Mellal-Khénifra. LA FMEJ affirme qu'elle « entreprend ce chantier en ayant pleinement conscience de la profondeur historique de cette région, en dépit de la marginalisation dont elle pâtit actuellement », notant qu'elle ambitionne, en fédérant les éditeurs de journaux, de « contribuer, par le biais des médias, au chantier de développement de la région, le but étant de faire en sorte que son avenir soit au diapason de son glorieux héritage historique ».