La phase de ralentissement conjoncturel qui a marqué l'économie nationale au cours des deux dernières années commence à prendre fin. La dernière note de conjoncture du HCP le confirme. La demande extérieure resterait favorablement orientée au deuxième trimestre même si son rythme de croissance serait moins soutenu. A fin juin dernier, la situation conjoncturelle des activités non-agricoles aurait continué de s'améliorer avec rythme de croissance annuelle de 5%. Néanmoins, la croissance économique globale serait maintenue à 3,4% après 3,5% au premier trimestre. Selon le Haut Commissariat au Plan la demande extérieure resterait favorablement orientée au deuxième trimestre 2010, mais son rythme de croissance serait moins soutenu (+2,9%), en lien avec l'évolution plus modérée du commerce mondial et des importations de nos principaux partenaires commerciaux. Ainsi, l'orientation favorable des exportations devrait se poursuivre au second trimestre soutenue par celles des biens de consommation et des produits phosphatés, en ligne avec la poursuite de la croissance de la demande extérieure. Côté importations, elles seraient soutenues beaucoup plus par les achats hors énergie (biens d'équipement, produits bruts, biens de consommation), ceux des produits énergétiques marqueraient le pas. Globalement, la reprise progressive des exportations de biens et la hausse encore contenue des importations pourraient se traduire par un allègement du déficit commercial et une amélioration du taux de couverture au deuxième trimestre 2010, après une quasi stabilité de ce taux au premier trimestre aux alentours de 40%. Quant aux transferts des MRE, hors effets saisonniers, ils ont repris le chemin de la croissance depuis le deuxième trimestre 2009, rejoignant actuellement leur niveau tendanciel . Les recettes voyages, corrigées des variations saisonnières, ont, pour leur part, légèrement reflué (-1,7%, en glissement trimestriel). Cela étant, la reprise semble engagée, mais elle reste à confirmer sur les prochains trimestres. A l'inverse, les recettes des investissements directs étrangers se situent toujours dans une phase conjoncturelle défavorable, malgré des tentatives de redressement aux troisième et quatrième trimestres 2009, affichant, au premier trimestre 2010, un recul de 29,4%, en glissement trimestriel. Les avoirs extérieurs nets, se sont repliés, se chiffrant à 178,39 milliards de dh à fin mars 2010, contre 189,38 milliards de dh à fin 2009. Ces avoirs permettent la couverture de l'équivalent de 8 mois d'importations de marchandises, contre près de 9 mois à fin 2009. Au deuxième trimestre 2010, l'inflation aurait marqué une progression de 1,4%, en glissement annuel. Toutefois, en variation trimestrielle, le rythme de progression des prix à la consommation, corrigés des variations saisonnières, a connu une décélération, passant de 1% au premier trimestre à une moyenne estimée à 0,4% L'inflation sous-jacente a légèrement repris durant cette période 2010 suite à la remontée des prix des produits céréaliers, ainsi qu'à l'accélération de ceux des services. La situation des finances publiques reste tendue estime le département de Ahmed Lahlimi, notamment du point de vue solde budgétaire et niveau d'endettement. la nouvelle hausse des prix du pétrole a eu des conséquences apparentes, créant de vives tensions au niveau des charges budgétaires. Le déficit budgétaire pourrait s'établir au delà de 4% du PIB, fixé par la Loi de finances 2010, contre un taux de déficit de 2,2% réalisé en 2009 et les recettes budgétaires continueraient d'évoluer à la baisse. Perspectives de clôture budgétaire difficiles Les pressions sur les dépenses publiques vont continuer de se manifester jusqu'à la fin de l'année 2010, notamment, sous l'effet de facteurs internes, liés aux exigences d'accompagnement des réformes structurelles et des politiques sectorielles. Ainsi, les charges de fonctionnement augmenteraient de 2,9%. Les dépenses budgétaires d'investissement seraient en stagnation et porteraient sur un montant de 46 milliards de dh environ. Les charges de compensation dépasseraient largement le montant inscrit dans la Loi de finances ; 62,2% de ce montant sont déjà consommés en l'espace de quatre mois. .Le taux du déficit se situerait, ainsi, aux alentours de 4% du PIB (sans tenir compte de l'impact de la hausse du prix moyen du pétrole). Son financement devrait nécessiter le recours à l'endettement intérieur et extérieur. Le taux d'endettement du Trésor remonterait à 48% du PIB environ.