Des experts, des chercheurs mais aussi des instances institutionnelles se sont mobilisés, récemment, à la quête de solutions pour faire face au stress hydrique, dont souffre le Maroc à l'instar des autres pays du monde. Au Maroc, forums, rencontres scientifique et plans d'action se succèdent pour tenter de contribuer à cet effort collectif avec l'objectif d'éviter que le secteur de l'eau n'évolue vers une situation de stress hydrique sévère, conformément aux orientations du Roi Mohammed VI, contenues dans son discours à l'occasion de l'ouverture de la 1ère session de la 2ème année législative de la 11ème législature. C'est dans ce cadre qu'est intervenu le forum sur l'agriculture durable et responsable, qui s'est déroulé, mardi dernier à l'Agropôle de Meknès, sous le thème «L'agriculture de demain face au stress hydrique et aux changements climatiques». Des experts et des chercheurs marocains et étrangers se sont ainsi réunis, à l'initiative de l'Association Agripôle Innovation Meknès (AGRINOVA), le Rotary Club de Casablanca El Fida et l'Association Marocaine de l'Irrigation par Aspersion et Goutte à Goutte (AMIAG), pour apporter des solutions concrètes et innovantes en la matière. L'objectif est de concilier l'impératif de répondre aux besoins présents et la nécessité de gérer les ressources avec parcimonie, tout en protégeant les milieux naturels pour ne pas compromettre la capacité des générations futures à couvrir leurs propres besoins. Selon des données présentés à cette occasion, le Maroc fait désormais partie des pays les plus touchés par le réchauffement climatique mondial. Le phénomène de la sécheresse est désormais une donnée structurelle du régime climatologique du Maroc. «Durant les 30 dernières années, notre pays a été confronté à plus de 20 périodes sèches dont 3 ont duré 4 années consécutives. Aussi, le volume d'eau potable consommé per capita n'a cessé de décroître, passant de 2.560 m3 en 1960, à 620 m3 en 2020 », souligne-t-on de même source. La raréfaction continue des ressources hydriques superficielles et souterraines affecte l'ensemble des secteurs, et menace plus spécialement l'écosystème agricole qui représente à lui seul plus de 80 % des besoins en eau. L'organisation de ce genre de forums est motivé par la nécessité d'une mobilisation massive et la conjugaison des moyens de tous les acteurs (pouvoirs publics, agriculteurs, opérateur du secteur agricole, chercheurs, société civile, apporteurs de solutions, ...). Pour les organisateurs du Forum de Meknès, il a été question d'étudier les alternatives qui s'offrent au Maroc pour éviter que le manque d'eau ne constitue une entrave à son développement socio-économique, et dans la perspective de parvenir à pratiquer une agriculture durable, économiquement viable et pérenne, saine pour l'environnement et socialement équitable. Les participants se sont penchés sur plusieurs questions visant à dynamiser la coopération nationale et internationale, dégager des programmes d'actions, encourager et soutenir des projets qui apportent une solution innovante au problème, à travers l'organisation d'un concours de porteurs de projets innovants et le soutien et l'accompagnement de projets sélectionnés. Selon le ministère de l'agriculture, de la pêche maritime du développement rural et des eaux et forêts, la maitrise de l'eau par l'irrigation a toujours été, au Maroc, une nécessité pour intensifier la mise en valeur agricole, garantir la sécurité alimentaire, contournée la forte contrainte de l'aridité et faire face aux aléas climatiques. L'agriculture irriguée, qui représente moins de 18 % de la superficie agricole utile, contribue à près de la moitié de la valeur ajoutée agricole en année moyenne, participe à hauteur de 75 % du volume des exportations agricoles et assure jusqu'à 40 % de l'emploi en milieu rural.