Le marché automobile européen devrait tomber encore plus bas en 2022 qu'en 2021, a indiqué en fin de semaine dernière l'Association des constructeurs (ACEA), qui était encore optimiste avant l'été. Les ventes de voitures neuves sur le continent devraient tomber à 9,6 millions d'unités, soit -1% par rapport à 2021, et -26% par rapport à 2019, avant la pandémie, a indiqué l'ACEA dans un communiqué. Avec près de six millions de voitures vendues entre janvier et août 2022, le marché est en recul de 11,9% sur l'année. Mais après treize mois consécutifs de baisse, les ventes ont légèrement rebondi au mois d'août (+4,4%). Depuis le printemps 2021, le marché automobile est freiné en Europe et en Amérique par une série de problèmes logistiques, dont une pénurie de semi-conducteurs. Ces puces électroniques, principalement produites en Asie, sont indispensables à la fabrication des téléphones et ordinateurs portables, mais aussi des voitures qui embarquent toujours plus d'électronique. Avec une stabilisation de l'approvisionnement en puces, l'ACEA prévoyait un rebond des ventes d'automobiles au deuxième semestre 2022, mais la guerre en Ukraine est venue doucher cet optimisme. « La demande devrait souffrir dans les prochains mois de l'inflation et des craintes d'une récession », indique l'Association. « Pour s'assurer un retour à la croissance avec une part augmentée de voitures électriques, pour atteindre les objectifs climatiques nous avons besoin en urgence d'un bon cadre de travail », a déclaré jeudi soir Oliver Zipse, PDG de BMW et président de l'ACEA. Ce cadre inclut une meilleure résilience des chaînes d'approvisionnement européennes, une loi européenne sur les matières premières critiques, et un développement accéléré du réseau de bornes de recharge électrique, a souligné Zipse. La plupart des constructeurs ont tout de même engrangé de larges bénéfices au premier semestre grâce à une hausse des prix.