Campagnes hostiles au Maroc «Plus le mensonge est gros, mieux il sidère», dit-on dans les registres de la désinformation. «Mieux, il passe», avait formulé Joseph Goebbels, ministre allemand de «l'Education du peuple et de la Propagande» de1933 à 1945. Et vers la fin du vingtième siècle, Vladimir Volkoff, écrivain français, auteur de nombreux ouvrages ayant trait à l'histoire, à la guerre froide et à la désinformation, soulignait que «la désinformation est une manipulation de l'opinion publique à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés. » Il faut dire que depuis que le monde est monde, la société mondiale est pétrie de désinformation. Du «Cheval de Troie» jusqu'au virage des temps modernes, la pratique était au moins intelligemment adoptée pour «soumettre l'ennemi sans combattre». Ce qu'on appelle aujourd'hui «fake news» n'est en fait qu'une simple manœuvre d'une opération de la désinformation qui demande plusieurs caisses de résonances pour être bien menée et obtenir un effet sur l'axe émotionnel. Autant dire que l'opération demande un savoir-faire, un faire-parler, un faire-croire… Cette pratique, vieille comme le monde, depuis son inventeur Sun Tzu, dans son célèbre ouvrage «l'art de la guerre», il y a vingt-cinq siècles, est confiée aujourd'hui à des amateurs sur les réseaux sociaux pour rimer, tout court, avec la clochardisation. Des mensonges sans même avec assez d'aplomb sont ainsi véhiculés sur des chaînes YouTube par des «agents» mal formés, suicidaires, au moment où l'asile des bêtes est devenu politique. En juin, à la veille de la fête du Trône, ils ont colporté une indécente rumeur sur la santé du roi et aujourd'hui, en août à l'occasion de l'anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, ils reviennent à la charge pour ronger l'os que leurs commanditaires leur ont donné. La stupidité de la manœuvre est que les deux rumeurs concernent le même personnage en un même temps et dans des endroits différents. Incroyable. On dirait que le personnage a un don d'ubiquité (être partout à la fois). Les auteurs de cette vile campagne ont cru que la conjoncture (déplacement de l'ancien colonisateur à la terre de l'ex-colonisé) leur serait favorable pour obtenir un certain effet sur l'opinion publique marocaine. Il faut une forte dose de candeur, de naïveté pour y croire. Ce qu'il y a dans cette affaire est que le malheur des uns a croisé celui des autres. Ainsi, les malheureux se consolent en se forçant d'imaginer plus malheureux qu'eux. C'est dans ce sens qu'ils déboursent des milliards de dollars pour financer des groupes de lobbying influents dans les forums internationaux, certaines organisations des droits humains, des médias et même des présidents et des parlementaires de pays tiers. Toutes ces tentations viles et naïves se heurtent toujours à la réalité de la société et à la bonne cause du royaume et s'effritent. «Nous affirmons être déterminés à maintenir résolument le cap, n'en déplaise aux adversaires agacés et aux envieux consumés par la haine vouée à notre pays», avait dit le Roi Mohammed VI dans son discours adressé à la nation à l'occasion du 68e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, le 20 août 2021. «Mais à toute chose, malheur est bon», avait souligné dans le même discours, puisque «par leurs menées, les ennemis de notre intégrité territoriale ne font que renforcer la foi et l'engagement déterminé des Marocains à défendre sans relâche la patrie et ses intérêts supérieurs». Une année plus, à la même occasion, en rappelant «le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international», le souverain a appelé les partenaires du Maroc, traditionnels et nouveaux, à exprimer avec clarté leurs positions au sujet du dossier du Sahara marocain. Même pas une semaine plus tard, l'axe interpellé avec sagesse a réagi avec bassesse. Le mythe politique de la cinquième colonne se démasque au sein de la cinquième république. Il faut dire que de l'affaire Pegasus à la réduction des visas, en passant par d'autres manœuvres visibles et invisibles, directes ou indirectes, le mécanisme de cette débile désinformation n'a pas réussi à faire pression sur le Maroc en raison de sa percée économique sur le marché africain et pour bénéficier des grands projets structurants que le royaume a lancés. Bref, la France, qui a perdu du terrain en Afrique, semble ainsi se plier au gaz du voisin de l'est. A ce rythme et au bout du compte, l'axe France-Afrique sera brisé.