Le président américain Joe Biden a ordonné des frappes aériennes visant des bases de milices pro-iraniennes dans l'Est de la Syrie, a annoncé l'armée américaine. Ces frappes ont eu lieu dans la province de Deir Ezzor et ont visé des « infrastructures utilisées par des groupes affiliés aux Gardiens de la Révolution », a déclaré le porte-parole du commandement central de l'armée américaine (Centcom), le colonel Joe Buccino, dans un communiqué. Le corps des Gardiens de la Révolution, considéré comme l'armée idéologique du régime iranien, figure sur la liste noire américaine des « groupes terroristes ». Ces « frappes de précision » visent selon le colonel Buccino à « défendre et protéger les forces américaines d'attaques comme celles menées le 15 août dernier par des groupes soutenus par l'Iran ». Plusieurs drones avaient alors attaqué une base avancée de la coalition anti-jihadistes, selon les Américains qui n'avaient déploré aucune victime. Le bombardement aérien américain de mardi a frappé neuf bunkers utilisés notamment pour le stockage de munitions, a ensuite précisé à CNN le colonel Bucino. Les forces américaines avaient prévu de bombarder 11 des 13 bunkers dans le complexe mais ont interrompu leurs frappes sur deux d'entre eux après que des groupes de personnes aient été aperçus dans leur voisinage, a-t-il ajouté. Selon une première évaluation personne n'a été tué, a-t-il dit. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée à Londres disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie, a de son côté indiqué mercredi que six combattants qui gardaient les cibles visées avaient été tués dans les frappes. Leur nationalité n'a pu être déterminée dans l'immédiat, a ajouté l'OSDH, soulignant que des combattants chiites afghans soutenus par l'Iran comptaient parmi les groupes opérant dans la région. « Les Etats-Unis ne cherchent pas le conflit mais continueront à prendre les mesures nécessaires pour protéger et défendre notre peuple », souligne encore le colonel Bucino dans le communiqué du Centcom. Les forces américaines ont « mené cette opération proportionnée et délibérée pour limiter le risque d'escalade et celui de faire des victimes », ajoute le communiqué. Le bombardement américain n'était pas immédiatement confirmé par les médias d'Etat syriens. Des centaines de soldats américains sont déployés dans le Nord-Est de la Syrie dans la cadre de la coalition anti-jihadiste chargée de combattre, avec leurs alliés kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), les restes du groupe Etat islamique (EI).