Le groupe thématique provisoire relatif à « la sécurité sanitaire » à la Chambre des Conseillers a appelé à une augmentation progressive des dépenses publiques dans le système de santé. Dans son rapport intitulé "la sécurité sanitaire en tant que prélude pour renforcer les fondements de la souveraineté nationale", le groupe thématique a recommandé de cesser de soumettre le budget de la santé aux contraintes des équilibres budgétaires, et d'y injecter les financements nécessaires en fonction des besoins. Dans le but de réduire les dépenses de santé des familles, le rapport préconise notamment de poursuivre la réduction des prix des médicaments, en particulier ceux destinés au traitement des maladies chroniques et incurables, d'encourager l'usage des médicaments génériques, de procéder à la révision du tarif national de référence tous les trois ans et de soutenir l'industrie pharmaceutique nationale. Le groupe thématique recommande aussi la révision des mesures incitatives et fiscales en vigueur afin de permettre au système de santé d'assurer des prestations de qualité et à des coûts nettement moins élevés, appelant dans ce sens à engager la réflexion sur de nouvelles pistes de financement en vue de soutenir les structures de santé et renforcer les capacités financières des établissements hospitaliers. Il a de même plaidé en faveur d'une réforme profonde des différentes caisses d'assurance maladie, suivant une approche de solidarité et d'entraide, en veillant à les regrouper de façon à permettre le développement du panier des services et le maintien de leurs équilibres financiers. Dans son rapport, le groupe thématique relatif à "la sécurité sanitaire" a insisté sur la nécessité de réfléchir aux moyens à même de permettre d'élargir le panier des services de santé assurés et de le relier à des mécanismes efficaces pour mesurer leur impact sur le financement de l'offre de santé. En vue d'améliorer la qualité des services de santé, le groupe thématique appelle à oeuvrer pour la généralisation des hôpitaux universitaires, des facultés de médecine et de pharmacie, de médecine dentaire et des instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé dans les différentes régions du Royaume. Il a également plaidé à cet égard en faveur de la mise en place d'une carte sanitaire régionale claire et de procéder de manière régulière à son l'actualisation en tenant compte des nouveautés qui s'opèrent afin de lutter contre les disparités spatiales. Aussi, des solutions radicales doivent être apportées à la problématique des ressources humaines en augmentant la capacité d'accueil des facultés de médecine, de pharmacie, de médecine dentaire et des instituts de santé, en luttant contre le phénomène d'émigration des médecins et en intensifiant les efforts de l'Etat visant à offrir une formation en phase avec les évolutions technologiques. De même, le rapport préconise l'instauration de nouvelles mesures incitatives pour renforcer l'attrait des professions médicales et de santé, d'assurer des conditions de travail sûres et appropriées et de mettre en place un cadre qui facilite les prestations de santé et contribue à l'amélioration de la qualité des services. Le groupe thématique a en outre souligné l'impératif de mettre en place un cadre juridique relatif à la sécurité sanitaire et d'un plan proactif de veille à même de renforcer la capacité du système de santé à surveiller et à suivre les épidémies, et à faire face à toutes les maladies et crises sanitaires. Il a également proposé de créer un mécanisme scientifique chargé de surveiller les urgences sanitaires, des laboratoires de recherche scientifique dans le domaine de la veille et de la lutte contre les épidémies, de mener des études sur l'impact des changements climatiques sur la santé, de débloquer de nouveaux financements pour la recherche scientifique, et d'orienter cette dernière vers le renforcement des capacités techniques et de gouvernance du système de santé. Le bureau de la Chambre des conseillers avait décidé le 28 mars dernier, de créer deux groupes thématiques sur « la sécurité sanitaire » et « la sécurité alimentaire », conformément aux dispositions du chapitre 10 de son règlement intérieur, et en interaction avec les développements et les incidences socio-économiques de ces deux sujets qui revêtent une importance cruciale dans le contexte international et national actuel. Le groupe thématique sur la sécurité sanitaire a adopté une méthodologie de travail fondée sur l'approche participative, conscient du fait que la question de la sécurité sanitaire concerne l'ensemble des acteurs institutionnels, politiques et sociaux ainsi que toutes les franges de la société marocaine. Il a veillé à cet égard à impliquer le plus grand nombre d'acteurs pour procéder à un diagnostic collectif du système de santé et concevoir une vision claire concernant les axes de son développement pour lui permettre de proposer des services de qualité aussi bien dans les conditions normales qu'en temps de crises sanitaires.