Karim Ben Amar Nouveau rebondissement dans l'affaire Jacques Bouthier. Deux hommes, un Français et un Marocain, ont été mis en examen au Maroc dans le cadre de l'enquête pour harcèlement sexuel visant l'ex-PDG du groupe français Assu 2000 et plusieurs de ses collaborateurs. Les deux accusés ont été présentés samedi devant le procureur général du Roi à Tanger. Dans cette affaire judiciaire, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Deux individus, un Français et un Marocain, ont été mis en examen au Maroc dans le cadre de l'enquête pour harcèlement sexuel visant Jacques Bouthier, ex-PDG du groupe français Assu 2000. Dans une déclaration à la presse, Me Aïcha El Guella, présidente de l'Association marocaine des droits des victimes (AMDV) a affirmé que l'accusé français a été placé en détention provisoire samedi 16 juillet au terme d'une garde à vue de 48 heures. Quant à l'accusé marocain, il a également été présenté samedi devant le procureur général du Roi à Tanger qui l'a déféré devant un juge d'instruction dans le cadre de la même enquête. Selon l'avocate, il a été laissé en liberté à la suite de son audition. Ces décisions de justice portent à huit le nombre de personnes (deux Français et six Marocains dont deux femmes) mises en examen à la suite de plaintes d'anciennes employées du groupe de courtage Assu 2000 (renommé Vilavi) dans la perle du Détroit. Pour information, six d'entre elles ont été placées sous mandat de dépôt et deux autres laissées en liberté. Elles sont accusées de « traite humaine », « harcèlement sexuel », « attentat à la pudeur » et « violences verbales et morales ». Selon la présidente de l'AMDV, Me Aïcha El Guella, l'un des principaux suspects dans cette affaire est en fuite et un avis de recherche a été lancé par les autorités. Pour rappel, les faits présumés se sont produits entre 2018 et avril 2022 dans la filiale marocaine du géant français du courtage à Tanger. Au total, pas moins de sept plaintes ont été déposées contre Jacques Bouthier et des cadres de sa société et « d'autres vont suivre », a déclaré samedi Abdelfattah Zahrach, un autre avocat, lors d'une conférence de presse, la deuxième du genre. Plusieurs plaignantes ont déjà fait état de harcèlement sexuel systématique, de menaces et d'intimidations au sein d'Assu 2000 à Tanger, et ce « dans un climat de précarité sociale ». Ces dernières ont affirmé avoir été licenciées après avoir refusé de « céder au harcèlement et au chantage » de Jacques Bouthier « et de ses complices » parmi les cadres français et marocains de la société d'assurances implantée à Tanger. Âgé de 75 ans, Jacques Bouthier a été mis en examen en mai à Paris à l'issue d'une enquête préliminaire ouverte mi-mars, avec cinq autres personnes, notamment pour traite d'êtres humains et viols sur mineures. L'ex-chef d'entreprise est aussi poursuivi pour association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d'enlèvement et séquestration en bande organisée et détention d'images pédopornographiques. Le septuagénaire a été incarcéré fin mai.