Nabil El Bousaadi « A la suite d'une série de tentatives d'attentats terroristes iraniens ces dernières semaines contre des Israéliens en vacances à Istanbul, nous appelons nos ressortissants à ne pas prendre l'avion pour Istanbul (...) Si vous êtes déjà à Istanbul, retournez en Israël dès que possible (...) Si vous planifiez des vacances à Istanbul : annulez tout ! Aucune vacance ne vaut vos vies ». Voilà ce qui ressort d'un communiqué en date de ce lundi émanant des services du chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid après qu'au cours des dernières semaines, en citant des sources ayant requis l'anonymat, la presse de Tel Aviv ait fait état de tentatives d'attaques contre des israéliens déjouées grâce à une collaboration entre les services de sécurité israéliens et turcs. En évoquant, par ailleurs, un « danger réel et immédiat d'assassinats et de kidnappings » et en signalant que « la vie de plusieurs israéliens a été sauvée » du fait du soutien apporté par les autorités turques, le ministre israélien des Affaires étrangères a tenu à « remercier le gouvernement turc pour les efforts qu'il ne cesse de déployer pour protéger la vie des citoyens israéliens ». Plus tard dans la journée, le Conseil national de la sécurité d'Israël, une entité chargée de la coordination de la lutte anti-terroriste, a élevé au niveau 4 – le plus haut sur l'échelle israélienne – la menace qui pèse sur ses ressortissants à Istanbul et au niveau 3 celle qui concerne les israéliens qui se trouvent dans d'autres villes de Turquie. A l'origine de ce regain de tension, l'assassinat, par balles, le 22 mai dernier, près de Téhéran, de Sayyad Khodaï, un ténor de la Force « Al-Qods », l'unité chargée des opérations extérieures au sein des « Gardiens de la Révolution » iranienne. En imputant ce meurtre aux services secrets israéliens, les autorités de Téhéran avaient juré de se venger ; ce à quoi le chef de la diplomatie israélienne avait rétorqué qu'Israël en fera de même et que « quiconque causera du tort aux israéliens en paiera le prix » indépendamment de l'endroit où il se trouve. Pour rappel, en considérant la république islamique d'Iran comme étant son ennemi numéro un, Israël, qui est la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, s'oppose fermement à une reconduction de l'accord de Vienne de Juillet 2015 encadrant les programmes nucléaire et balistique iraniens et censé empêcher le régime des Mollahs de se doter de la bombe atomique en contrepartie de la levée des sanctions qui asphyxient son économie. En estimant qu'une réactivation de cet accord, dont les Etats-Unis s'étaient désengagés en 2018, et une levée des sanctions économiques qui frappent l'Iran vont permettre au régime de Téhéran de renflouer ses coffres et de soutenir financièrement ses alliés régionaux que sont le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien – tous deux ennemis-jurés de l'Etat hébreu – en les aidant à renforcer leurs arsenaux de missiles de précision, Israël a multiplié, ces dernières années, ses frappes contre des positions iraniennes en Syrie. La dernière attaque en date a eu lieu vendredi dernier lorsque l'aviation israélienne avait bombardé l'aéroport de Damas et endommagé une piste. Au vu de la détermination de Téhéran et de Tel Aviv qui se livrent, également, une « guerre de l'ombre » à coups de cyber-attaques, d'attaques en mer et d'accusations d'assassinats, il semble bien que l'affrontement entre la république islamique et l'Etat juif soit là pour durer mais attendons pour voir...