Après une année 2021 record, la plus grande banque française, BNP Paribas, a réalisé au premier trimestre un bénéfice net de 2,1 milliards d'euros, en hausse de 19,2% sur un an, à la faveur d'une bonne performance de sa banque de financement et d'investissement. «Dans les périodes de gros temps, le groupe tire très bien son épingle du jeu», s'est félicité sur BFM Business Thierry Laborde, directeur général délégué de la banque, vantant «un modèle très diversifié sur plusieurs zones géographiques». Le groupe «a massivement battu» les attentes, avec un revenu net 53% au-dessus du consensus, ont souligné dans une note les analystes de Jefferies, malgré une hausse des coûts un peu plus importante que prévu. Peu après l'ouverture, l'action BNP Paribas prenait 2,22% à 49,89 euros, dans un marché en hausse de 0,26%.Le groupe a par ailleurs révélé que la dépréciation à 90% de sa filiale en Ukraine, Ukrsibbank, détenue à 60%, avait coûté 159 millions d'euros, BNP Paribas conservant une exposition d'un peu moins de 20 millions. Sur les 300 agences de cette filiale, environ 200 sont actuellement fermées à cause de la guerre. La banque n'est en revanche pas présente en Russie. Globalement, l'activité de BNP Paribas dédiée aux grandes entreprises et aux institutions a progressé de 28,1% par rapport au premier trimestre 2021, atteignant environ 4,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Avant impôt, le bénéfice a presque doublé, à 1,35 milliard. «Sur les marchés de taux, de change et de dérivés sur matières premières, la demande de la clientèle est très forte et le niveau d'activité des métiers d'actions est très bon», tandis que malgré un marché «moins porteur que les années précédentes, les métiers de financement enregistrent une bonne performance», selon le communiqué. L'activité «Commercial, personal banking and services», qui regroupe l'activité des banques commerciales et les métiers spécialisés, tels que le leasing automobile avec Arval ou le paiement avec Nickel et Floa, a progressé de 8,5% sur un an, à près de 7 milliards d'euros de revenus. Enfin, l'activité des métiers d'investissement et de services de protection, que sont l'assurance, la collecte et la gestion d'actifs, a baissé de 0,2% à 1,65 milliard, du fait d'un «contexte défavorable sur les marchés ce trimestre». In fine, le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, a progressé de 11,7% sur un an, à 13,2 milliards d'euros. Au niveau du groupe, le coût du risque, c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, a été réduit de moitié sur un an, à 456 millions d'euros. Ce niveau «très bas» s'explique notamment par des reprises de provisions, «en particulier chez BancWest», dont la cession pour 16,3 milliards de dollars doit se finaliser à la fin de l'année, précise le communiqué. Fort de ces résultats, le groupe, qui a réalisé 9,5 milliards d'euros de bénéfice l'an dernier, a confirmé ses objectifs financiers à horizon 2025. Il a par ailleurs publié mardi son premier rapport d'analyse et d'alignement pour le climat, dans lequel il prend de nouveaux engagements, en particulier sur l'électricité, le pétrole et le gaz, et l'automobile. D'ici à 2025, BNP Paribas s'engage à réduire son financement dans ces trois domaines de respectivement 30%, 10% et 25%, par rapport à 2020. Pour cela, la banque s'est notamment engagée à accroître fortement ses financements aux énergies renouvelables pour les faire passer de 18,6 milliards d'euros à 30 milliards, et à faire en sorte que la part des véhicules électriques dans son portefeuille atteigne 25%, contre 4% en 2020. Sur le pétrole et le gaz, le groupe a renforcé ses exclusions, notamment concernant les projets en Arctique et en Amazonie.