La Conservation régionale du patrimoine de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a organisé, mardi soir à Tanger, une conférence à distance sur « la Hadra de Chefchaouen » et ce, à l'occasion du lancement du « Mois du Patrimoine ». La Hadra est à l'origine d'un rituel relevant du champ de la culture du soufisme qui se pratique dans le contexte spirituel des assemblées religieuses, a souligné Mme Fatima Bouchemal, enseignante à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Beni Mellalm, qui a fait un exposé sur cet art exclusivement féminin. Rappelant que la Hadra, avant de devenir une musique grand public jouée dans les festivals, était jouée dans des cercles très fermés et exclusifs, notamment dans les Zaouias, la chercheuse a, à cette occasion, mis l'accent sur le parcours de générations de femmes qui ont voué leur vie à cet art pour assurer son rayonnement. Dans ce sens, elle a rappelé que la Hadra était surtout jouée à l'occasion des Moussems et des diverses célébrations tels que les mariages ou à l'occasion de la célébration de l'Aid Al Mawlid (naissance du Prophète), présentant une chronologie de son évolution, ainsi que de la génération des pionnières à celle des artistes de la Hadra qui ont largement contribué au développement et à la promotion de son marketing artistique. En coopération avec la Direction du patrimoine culturel, la Direction régionale et les directions provinciales de la Culture, et les conservations des sites archéologiques de la région, la Conservation régionale du patrimoine de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a donné, mardi soir, le coup d'envoi d'une série d'activités à vocation artistique et culturelle, inscrite dans le cadre du « Mois du Patrimoine », un événement éclectique destiné à mettre en lumière ce legs ancestral et singulier. Prévue jusqu'au 18 mai prochain, cette manifestation riche et diversifiée se propose de valoriser davantage le patrimoine culturel marocain et de mettre en exergue la singularité et l'authenticité du patrimoine matériel et immatériel de la région.