Ouardirhi Abdelaziz La pandémie Covid-19 est sous les feux de la rampe, le coronavirus et ses variantes font la une des medias. Tout le monde scrute, attend et espère une fin prochaine de cette pandémie. Face aux améliorations constantes que nous enregistrons depuis quelques semaines, améliorations confirmées par tous les indicateurs épidémiologiques que présente le ministère de la santé à chaque point de presse, plusieurs questions restent de mise. Nous souhaitons savoir si les baisses des nouveaux cas vont continuer ? Est-ce que la situation va se stabiliser ? Faut-il craindre l'émergence d'un nouveau variant ? Arriverons-nous à zéro cas ? Des questions et tant d'autres auxquelles nous apportons ici quelques réponses. De sages décisions La santé est au cœur de nos préoccupations. C'est normal que nous puissions nous inquiéter pour nos familles, nos enfants, nos amis, car nous avons tous vécu deux années extrêmement difficiles à cause de la pandémie Covid-19. Aujourd'hui en ce mois de mars 2022, la situation a évolué favorablement. On a une meilleure visibilité, une plus grande maîtrise sur cette pandémie, plus de moyens, moins de nouveaux cas, moins d'hospitalisations en réanimation, moins de décès..... Une situation qui a permis au gouvernement de prendre la décision d'assouplir les mesures de restrictions sanitaires mises en place depuis le début de la pandémie Covid au mois de mars 2020. Il est utile de revenir un peu en arrière pour rappeler que contre la pandémie du coronavirus, le Maroc a entrepris dès le début, un combat sur plusieurs fronts. Confinement total de la population, fermeture des frontières, vaccination de la population, mobilisation des professionnels de santé, augmentation de la capacité litière des hôpitaux, disponibilité des médicaments. Les résultats de toutes ces actions ont été très encourageants. Une situation en nette amélioration Le nombre de nouveaux cas a baissé, de même que le nombre des décès. Depuis deux semaines, on enregistre entre 30 et 50 nouveaux de covid et 2 a 4 décès par jour. On est donc très loin des centaines de cas quotidiennement enregistrés et des dizaines de décès. Ces nouveaux cas signifient qu'il y a encore des malades qui continuent d'arriver à l'hôpital, et que parmi eux, il y a des cas graves qui sont pris en charge en réanimation. Il est tout aussi vrai que la situation sur le terrain est meilleur, que la pression qu'enduraient les professionnels de santé est moindre, et que les hôpitaux fonctionnent aujourd'hui à peu près normalement. Ceci étant, il ne faut pas crier victoire et baisser les bras. Ce sera une grave erreur car le virus est toujours parmi nous, et il y aura encore des citoyens qui contacteront la maladie . Trop tôt pour desserrer l'étau On doit faire preuve de vigilance, même si les conditions se sont nettement améliorées, et combien même le nombre de nouveaux cas covid enregistrent une baisse constante. Ce qui incite beaucoup de citoyens à adopter des attitudes incompréhensives. Surtout dans les lieux de forte affluence : les bus, les tramways, les super marchés .... Ils sont très nombreux, ceux qui ne portent plus leur masque, qui ignorent les mesures barrières, des mesures qui prévalent toujours car la pandémie n'est pas finie. Il est certes vrai que notre pays a procédé à un allègement des restrictions, une décision louable qui a été prise sur la base de l'amélioration de certains indicateurs parmi lesquels, l'amélioration de l'incidence hebdomadaire des nouvelles contaminations, la diminution des cas graves en réanimation, moins de décès .... Une nette amélioration de la situation épidémiologique. Mais cela ne veut nullement dire que nous devons baisser les bras, et adopter un air triomphaliste. Il est trop tôt pour crier victoire, trop tôt pour desserrer l'étau et laisser chacun faire ce que bon lui semble, et ce au moment où le virus est toujours là. En effet, cette pandémie est loin d'être terminée, et l'organisation mondiale de la santé (OMS) a tenu à le rappeler par la voix de son directeur général Tédros Adhanom Ghebreyesus le vendredi 9 mars 2022. Des acquis à préserver Loin de moi toute idée de vouloir brosser un tableau noir, d'être un rabat-joie, ou de sembler pessimiste face à cette pandémie. Mais c'est un devoir de rappeler à chaque citoyen en ce moment précis, que les résultats obtenus par notre pays dans cette lutte contre le coronavirus, contre les différents variants : Alpha, Beta, Delta et Omicron, ont été possible grâce à l'implication de toutes et de tous. Dans la lutte contre le virus covid-19, les Marocaines et Marocains ont fait preuve d'un haut degré de responsabilité collective. Tous ont été magnifiques, ils ont respecté le confinement, le port du masque, la distanciation sociale, la vaccination ...... Notre population est certes en meilleure santé, l'immunité de la grande majorité de nos citoyens est très bonne, grâce à la vaccination complète (3 doses). Fort de tous ces acquis, la situation actuelle nous dicte qu'il est nécessaire de rappeler aux citoyens que tous les efforts qu'ils ont consentis durant ces deux années ne doivent pas être vains. Faut-il craindre un rebond épidémique ? Il n'est pas exclu définitivement que le nombre de nouveaux cas puisse repartir à la hausse, un scenario catastrophe que l'on souhaite ne pas vivre. Cependant, il convient d'insister sur un fait important, celui qui consiste à ignorer le coronavirus et ses très grandes capacités à muter, à changer, à s'adapter, à contaminer plus et à devenir plus virulent. C'est là une réalité à ne pas occulter, car ce virus ne cessera jamais d'étonner et de surprendre tous les scientifiques du monde entier. C'est pourquoi, à notre niveau au Maroc, les décideurs et responsables au ministère de la Santé doivent comme ils l'ont fait jusqu'à présent maintenir la surveillance des populations grâce aux tests PCR qui pourront être réalisés aléatoirement dans les entreprises et lieux de fortes concentrations, faire preuve de vigilance aux postes frontières, maintenir l'état de veille... Des actions qui permettront d'agir très vite et d'apporter les réponses adéquates face à une éventuelle hausse des cas covid. Il est utile de rappeler ici que des pays comme la France, l'Angleterre, le Danemark, le Canada pour ne citer que ceux-là enregistrent une hausse des contaminations. Tout ça pour dire que face à la pandémie Covid, tout n'est pas fini. Il est vrai que nous avons toutes les bonnes raisons d'être optimismes, mais cela ne doit pas nous empêcher de nous interroger sur l'avenir de la pandémie et des craintes sur l'émergence de nouveaux variants. Ainsi, il vaut mieux prévenir que guérir.