Conjoncture internationale La nervosité était à son comble mardi matin sur les marchés boursiers, dans un contexte inflationniste qui s'aggrave avec la montée continue des prix des matières premières tandis que la situation géopolitique reste très imprévisible. La crainte d'une possible récession comme conséquence de la guerre en Ukraine, a continué de peser sur les Bourses asiatiques: Tokyo a perdu 1,71%, Hong Kong a reculé de 1,4% et de Shanghai 2,4%. Après une nouvelle ouverture en franche baisse, les places européennes ont opéré un revirement de tendance: Paris rebondissait de 1,79%, Francfort de 1,36%, repassant au-dessus des 13.000 points, Milan de 3,19%. Londres oscillait pour sa part autour de l'équilibre 09H00 GMT. Lundi, les indices boursiers s'étaient à nouveau parés de rouge par appréhension d'un embargo sur les importations russes de brut qui renchérirait encore plus les cours du pétrole. Mais la Maison Blanche a indiqué que le président Joe Biden n'avait « pas pris de décision à ce stade » sur le sujet. « La menace de sanctions plus sévères sur les importations d'énergie russe va probablement accentuer la pression à la hausse sur les prix dans les semaines à venir », anticipe Michael Hewson, analyste de CMC Markets. L'invasion russe de l'Ukraine, qui se poursuit depuis treize jours, précipite les prix de l'énergie et des matières premières à des niveaux record, ce qui contraint les acteurs de marché à réévaluer leurs perspectives pour la reprise économique post-Covid, certains mettant en garde contre une période d'inflation galopante et de ralentissement de la croissance. De nombreuses ressources étaient déjà sous tension en raison de la demande générée par la reprise post-Covid. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, qui avait frôlé les 140 dollars en début de séance asiatique lundi, poursuivait sa hausse mardi matin, au-dessus des 125 dollars. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril, il s'échangeait au-dessus de 120 dollars. La situation est la même sur les métaux. Lundi, le prix du contrat de gaz européen mais aussi celui du blé et des métaux ont atteint des niveaux records. Le prix du nickel continuait sa course folle mardi matin, grimpant même brièvement au-dessus de 100.000 dollars la tonne en séance, les investisseurs craignant que la Russie ne puisse plus exporter sa production. Et face à cette envolée le marché londonien a été contraint de suspendre le cours du nickel en milieu de matinée. La diplomatie tentera de reprendre ses droits, avec une rencontre annoncée des ministres des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, ukrainien Dmytro Kouleba et de leur homologue turc Mevlüt Cavusoglu jeudi en Turquie. A ce stade, les investisseurs peinent à entrevoir une issue au conflit compte-tenu des conditions préalables à tout dialogue posées par Moscou, à savoir l'acceptation par Kiev de la démilitarisation de l'Ukraine et un statut neutre pour ce pays. Le contexte d'incertitude sur l'impact économique du conflit complique la tâche des banques centrales engagées à retirer progressivement leur soutien monétaire mis en place au début de la pandémie de Covid-19 afin de contenir l'inflation. L'euro remontait face au dollar américain (+0,44%) à 1,0899 dollar vers 08H55 GMT. Dans les cours, les valeurs de l'énergie et de la défense/armement continuaient de profiter d'un contexte qui leur est favorable. A Paris, Thales poursuivait son ascension de 3,18% à 118,50 euros. TotalEnergies grimpait de 2,31% à 45,95 euros. A Londres, BP montait de 2,14%. Les valeurs minières fortement exposées à la Russie, extrêmement volatiles et dont la valeur a fondu depuis le début de la guerre en Ukraine, rebondissaient mardi, Evraz gagnant 34,61% à 103,65 pence et Polymetal International grimpant de 15,91% à 200 pence. A Paris, même tendance pour Eramet (+5,33%) et Aperam (+4,73%). Le secteur du voyage se remettait d'une séance douloureuse lundi: IAG maison mère de British Airways et Iberia, gagnait 3,05% à 119,78%, Easyjet prenait 1,25% à 445 pence. Air France-KLM remontait de 0,91% à 3,32 euros.