La restauration de la Kasbah d'Agadir, seul monument historique et ancestral à caractère patrimonial, resurgit en ce moment de Covid 19. On se ressaisit pour de bon, afin de mettre sur les rails cette ébauche prometteuse. Il fut question de repenser toute l'opération dans sa globalité, en vue de mettre en avant un travail cohérent. Cette dynamique de revisiter ce symbole de l'identité national s'inscrit dans le sillage d'une impulsion résolue de redorer le blason de nombre de sites archéologiques, de manuscrits, d'objets ethnologiques, de langue autochtone, d'expressions culturelles. C'est ainsi qu'il est plus opportun de s'approprier une vision globalisante pouvant faciliter cette entreprise et assurer la prouesse escomptée. Ce site classé patrimoine national en 1944, renvoyé aux calendes grecques, depuis environs 60 ans, serait, sans nul doute, revalorisé en matière de financement, vu la nouvelle synergie volontariste qui s'instaure, en pleine période de pandémie. La conjugaison des efforts des compétences locales, conduite par un comité scientifique performant, sous l'égide effective du Wali de la région, serait d'un grand apport au service de l'unique joyau dont la communauté serait amplement fière et auréolée dans les jours à venir. On ne peut que saluer vivement cette symbiose qui s'opère à présent, autour de cet héritage renvoyant à une histoire séculaire. Ce patrimoine rassemble, en fait, toute une flopée d'acteurs mue par une volonté ardente pour se rendre utile, après une si longue période de léthargie. Ce serait, à coup sûr, le meilleur hommage posthume qu'on pourrait rendre à une nuée d'âmes ensevelie sous terre et dont l'esprit plane sur les cimes et les versants de ce promontoire usé par le temps mais encore riche en épopée de naguère. Les survivants de ces lieux funestes auraient également, savouré la réhabilitation savante et réfléchie de ce que l'on appelle à jamais «Agadir Oufella». Tant de rencontres de concertation entre décideurs de la région et des savants et experts en matière d'archéologie et d'urbanisme, avaient eu lieu afin de mettre en exergue la touche créative en termes de mise à niveau des remparts de la Kasbah, la remise à éclat du pavoisement internes, l'extraction des éléments cimentés sur les façades, ainsi que les démarches de fouille archéologique. De même, il s'agit de l'aménagement des aires de service en rapport avec le site, la refonte des tombeaux et l'installation d'une stèle de souvenir, ainsi que la pose de la signalétique relative aux allées et aux espaces lui conduisant. Il faut bien dire que la mise en valeur de ce site, longtemps soumis aux oubliettes, sera l'événement patrimonial de taille qui contribuera, à coup sûr, à la relance du relooke de la ville, notamment au niveau de l'industrie touristique en matière de découverte, mais aussi au niveau de la réconciliation de la cité sinistrée avec son passé. La citadelle d'Agadir était à la fois une forteresse qui repoussait les assauts étrangers et un fleuron qui surplombait le majestueux littoral balnéaire à l'horizon édénique. On dira également que cette belle orfèvrerie, pied dans l'eau, sera la reconnaissance royale d'un site qui renaît de ses cendres, après des décennies d'abandon. Elle ressuscitera désormais sous les yeux bienveillants de l'équipe déterminante autour du chef de file de la Wilaya, dans le cadre de la concrétisation du programme de développement urbain d'Agadir (2020/2024), paraphé en février dernier, devant le Souverain.