Le gouvernement britannique a indiqué dimanche que les nouvelles mesures destinées à réduire la propagation du variant Omicron du coronavirus, dont le retour du port du masque et un durcissement des mesures d'entrée au Royaume-Uni, entreraient en vigueur mardi. Le ministre de la Santé Sajid Javid a affirmé sur Sky news que porter un masque dans les transports et les magasins sera de nouveau obligatoire à partir de mardi, après une annonce la veille par le Premier ministre Boris Johnson. Revenir aux masques « de manière proportionnée, que ce soit pour les transports publics ou les points de vente, est le bon niveau de réponse », a estimé M. Javid sur Sky news, disant espérer que « les gens prendront au sérieux » cette nouvelle mesure gouvernementale, après l'abandon controversé en juillet du port du masque en Angleterre. Ce changement intervient après la détection samedi de deux cas du variant Omicron du coronavirus au Royaume-Uni, l'un des pays les plus durement touchés par le Covid-19, avec 144.500 décès depuis le début de la pandémie. Dans une conférence de presse samedi, Boris Johnson a aussi annoncé durcir les mesures d'entrée dans son pays afin de ralentir la propagation de ce variant, en rendant obligatoire pour « toute personne entrant au Royaume-Uni de passer un test PCR » deux jours après son arrivée « et de s'isoler jusqu'à ce qu'elle ait le résultat ». Jusqu'ici, seul un test antigénique était demandé deux jours après l'arrivée des voyageurs internationaux, et aucun isolement jusqu'aux résultats. Interrogé sur la date d'entrée en vigueur de cette mesure, Sajid Javid a indiqué que Londres était en discussion avec les gouvernements décentralisés écossais, gallois et nord-irlandais – chaque nation britannique décidant indépendamment de sa politique sanitaire – afin de statuer « le plus vite possible ». Cependant, le site du gouvernement indiquait dimanche que « les tests antigéniques ne seront plus acceptés à partir de 4H00 mardi 30 novembre 2021 », et que « tous les voyageurs arrivant au Royaume-Uni » après cette date « devront réserver et faire un test PCR » à la place. Au début de la pandémie, le gouvernement britannique a été très critiqué pour avoir tardé à durcir les restrictions sur les voyages et gardé ses frontières ouvertes alors que les taux d'infection montaient en flèche. Il a cette fois décidé d'agir dès l'annonce du nouveau variant puis de cas liés au variant Omicron sur son sol. De nombreuses voix se sont cependant élevées pour affirmer qu'il n'allait pas assez loin compte tenu de la gravité de la situation. « C'est une honte que nous n'allions pas plus loin », a affirmé sur Times radio le professeur Lawrence Young, de l'Université de Warwick, qui dénonce une « version édulcorée » des mesures qui auraient dû être prises. Le chercheur estime « dommage » que le gouvernement ne mette pas en place un passeport vaccinal ou conseille aux gens de télétravailler. L'opposition travailliste a elle déploré que le gouvernement n'exige pas des voyageurs un test négatif en amont de leur déplacement au Royaume-Uni. « Nous voulons désespérément les voir renforcer les restrictions de voyage », a affirmé sur Sky news la députée travailliste Lisa Nandy, pour qui « il existe de larges trous dans les défenses » mises en place par les conservateurs. Outre les nouvelles mesures annoncées par Boris Johnson, Londres avait déjà placé sur « liste rouge » vendredi et samedi un total dix pays (Afrique du sud, Namibie, Lesotho, Eswatini, Zimbabwe, Botswana, Malawi, Mozambique, Zambie et Angola), n'autorisant donc à partir de dimanche que les résidents britanniques à en revenir.