M.N.Y Des intellectuels et militants de la société civile issus du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie et même ailleurs, lancent un appel de la raison, suite à l'escalade actuelle dans les relations entre le Maroc et l'Algérie. Les signataires dont la liste est rendue publique refusent, disent-ils, « la situation actuelle qui voudrait aboutir à une confrontation contre-nature, confrontation qui ne peut être qu'un déni de l'histoire profonde de notre région et de son immanence. Elle est donc antinomique avec les intérêts des deux peuples et de ceux de la région. ». Assid Ahmed, universitaire (Rabat), Abdessamad Hichem, traducteur et historien ( Tunisie) , Afaya Kacem, vice président Association Action Citoyenne ( Tunis), Akrouf Sanhadja, militante féministe (Algérie), Alaoui Moulay Ismail, universitaire, ancien ministre ( Rabat), Aourid Hassan, écrivain ( Rabat), Haj Yahya Fathi, écrivain (Tunis), Guenoun Ali, historien (Paris), Hadef Saïd, écrivain (Alger), Laabi Abdellatif, poète (Paris-Rabat) et bien d'autres croient que « nos peuples se vouent mutuellement des sentiments de fraternité et qu'ils sauront dépasser ces moments de crispation en limitant l'impact et en sauvegardant le potentiel d'un avenir commun prometteur par la mobilisation de leurs capacités créatrices. » Et pour sortir de cette crise, les intellectuels et militants de la société civile ont appelé en effet, l'ensemble des personnes et des organisations de bonne volonté dans les deux pays, et au-delà du Maghreb, à agir pour qu'un terme soit rapidement mis à l'escalade et pour le retour à la raison, ont-ils affirmé. Et d'ajouter : « Affirmons notre conviction, afin de sauvegarder les intérêts supérieurs de nos deux peuples. Les véritables femmes et hommes d'Etat sont celles et ceux qui construisent le vivre-ensemble, la paix et la coopération et non celles et ceux qui s'inscrivent dans la course à la haine, à l'armement, aux escalades et aux appels à la guerre. » Pour les signataires, les défis de développement qui se trouvent devant les peuples sont énormes et que, en venir à bout, ne peut se concevoir sans un degré élevé de collaboration régionale. « La fuite en avant dans la confrontation nous entraînera fatidiquement dans des situations encore pires que celles que nous vivons.», ont-ils fait savoir. Par ailleurs, nos sociétés civiles, ont-ils ajouté, n'ont pas toujours été à la hauteur des défis et affirmons que la situation actuelle ne leur laisse plus le choix de tergiverser, à moins de renier ce qui constitue leur raison d'être. « Nous engageons à apporter collectivement notre contribution, Algériennes, Marocaines, Maghrébines et amis de nos peuples, à contrer l'escalade et à faire face aux appels à la confrontation et à la haine, pour mieux consolider les piliers de la fraternité, de la coopération et pour contribuer à construire l'avenir auquel nous aspirons. », expliquent la même source.