A quelques jours de la rentrée scolaire Par Maha RACHID- MAP A quelques jours de la rentrée scolaire, c'est le rush sur les librairies du centre-ville de la capitale. Des milliers de parents, d'élèves et de professeurs s'y pressent, comme chaque retour des classes, pour acheter manuels, cahiers et fournitures. Avec quelques centaines de milliers de livres à écouler, les libraires s'apprêtent à enregistrer leur meilleur chiffre d'affaires de l'année, dans une ambiance marquée toujours par la pandémie de la Covid-19 et les inquiétudes suscitées par la récente résurgence de la circulation du virus. Livres dans les mains et masques sur les visages, enfants et parents semblent heureux de partager ce « rituel ». « Nous essayons de faire respecter les mesures sanitaires et de rappeler constamment aux nombreux clients les gestes barrières », a souligné Jawad, jeune employé d'une librairie. C'est un « stress supplémentaire » en cette période de l'année déjà caractérisée par le pic d'activité dans ces commerces. « Chaque client doit systématiquement se désinfecter les mains et respecter la distanciation sociale. De même, les matériaux, équipements et fournitures sont constamment stérilisés », a-t-il relaté. « Nous encourageons les parents à nous transmettre en amont la liste des manuels, cahiers et fournitures, évitant ainsi tout attroupement. Aussi, nous privilégions le paiement par cartes bancaires, particulièrement celles sans contact, qui sont beaucoup plus hygiéniques que le cash », a souligné le jeune employé. S'agissant des répercussions de la pandémie, l'employé souligne que les manuels se vendent toujours autant, tandis qu'une baisse des ventes des fournitures (cartables, trousses, stylos, agendas, ndlr) fut constatée ces deux dernières années. Approchée par la MAP, une maman accompagnée de ses deux enfants dit apprécier l'ambiance de chaque nouvelle rentrée scolaire et le « shopping éducatif » qui va avec ! « Les enfants adorent acheter de nouvelles fournitures et entamer une nouvelle année pleine de résolutions d'excellence et de réussite. De plus, s'ils restent sages pendant les courses, nous leur offrons les livres ou bandes dessinées de leur choix », a-t-elle confié. Dans la ville périphérique de Témara, c'est presque la même ambiance qui anime les librairies, où plusieurs parents accompagnent leurs enfants pour l'achat de nouvelles fournitures, dont le coût représente un fardeau pour de nombreuses familles, quand bien même elles sont disposées à tous les sacrifices possibles pour assurer une bonne éducation à leurs progénitures. Yahya, maçon dans un quartier populaire, confie son inquiétude quant aux prix excessivement élevés de certains manuels scolaires et des exigences parfois « exagérées » des établissements. « Je joins à peine les deux bouts pour inscrire ma fille de 9 ans dans une école privée, mais en plus des frais d'inscription, son école exige une liste interminable de fournitures, dont les tarifs restent exorbitants pour certains articles », déplore-t-il. « La nécessité est la mère de l'invention », comme dit l'adage. Certaines papeteries de la ville se sont improvisées « médiatrices » pour le recyclage des fournitures: On y trouve alors des manuels d'occasion à des prix revus à la baisse, permettant aux parents de faire des économies et aux enfants de profiter pleinement des livres de leurs prédécesseurs. Des centaines de milliers d'enfants marocains retrouveront, le 10 septembre prochain, le chemin de l'école, au lendemain d'élections législatives dont seront issus un nouveau gouvernement et, peut-être, une nouvelle vision de la conduite des chantiers de réforme dans des domaines hautement stratégiques que sont l'éducation et la formation.