La croissance de l'économie marocaine devrait atteindre 3,4 % au 2ème trimestre de 2010, après 3,5 % au 1er trimestre annonce le Haut commissariat au Plan (HCP). Le HCP, qui estime que la sortie de l'économie marocaine de sa phase de ralentissement conjoncturel se confirme de plus en plus en ce début d'année, explique essentiellement cette croissance. Par le redressement des activités non-agricoles qui s'est poursuivi au 1er trimestre, avec un accroissement de 5,6 %, en variation annuelle, après 5,4 %, réalisé un trimestre auparavant, indique mercredi la note de conjoncture du HCP pour le mois de juillet. Dans cette note, qui fait état de la situation des principaux indicateurs économiques observés au cours du 1er trimestre 2010 et ceux estimés et prévus pour les 2ème et 3ème trimestres, le HCP précise que cette performance a été confortée, en grande partie, par l'amélioration du secteur minier et, dans une moindre mesure, par celle de l'industrie et des branches annexes. Au 2e trimestre 2010, la situation conjoncturelle des activités non-agricoles aurait continué de s'améliorer, situant leur rythme de croissance annuelle à environ 5 %, ajoute la même source. Selon le HCP, l'activité reposerait, essentiellement, sur le redressement des branches secondaires, notamment les mines, avec une valeur ajoutée qui a progressé, au 1er trimestre 2010, de 22,8 %, en variation trimestrielle, après 22,3 % un trimestre auparavant. De même, l'activité touristique s'est montrée plus dynamique au début de 2010, estime le HCP, précisant qu'au 1er trimestre de cette année, les arrivées et les nuitées touristiques ont affiché des augmentations respectives de 8 et 3,3 %, en variations trimestrielles et le taux d'occupation moyen des chambres s'est amélioré de 3,2 points au niveau des hôtels classés. Pour ce qui est de l'activité énergétique, elle s'est, également, accélérée au 1er trimestre 2010. La relance a concerné, essentiellement, la branche électrique, dont la production a progressé de 4,2 %, en variation trimestrielle, après 2,9 % un trimestre plus tôt. Ce renforcement tient à une amélioration de 8,9 % des activités des centrales thermiques à base de carburants, relève-t-on de même source. Concernant les activités primaires, la valeur ajoutée agricole a continué de décroître au 2ème trimestre de 2010, avec une baisse estimée à 7,1 %, en variation annuelle, après une diminution de 8,6 % au 1er trimestre. Le HCP explique cela par les faibles performances des cultures destinées à l'exportation et le recul des récoltes céréalières et des légumineuses, en comparaison avec la campagne exceptionnelle de 2009, qui auraient bridé la dynamique de la production végétale, soustrayant près de 8,7 points à sa croissance annuelle. Seules les récoltes des cultures printanières, notamment le maïs et le tournesol, semblent afficher une nette augmentation, les pluies du début de printemps faisant atténuer les incertitudes sur la réalisation de leurs semis. Pour ce qui est de la production animale, elle aurait, pour sa part, évolué à un rythme modéré (4,5 %, en variation annuelle). La FBCF, en ligne avec la reprise graduelle des activités non-agricoles, pourrait légèrement s'accélérer courant 2010, estime le HCP, ajoutant qu'au 1er trimestre, son évolution aurait atteint 6,8 % en variation annuelle, contre 2,1 % une année plus tôt. Les investissements industriels auraient contribué fortement à cette accélération, comme le laisse entrevoir, d'ailleurs, la hausse des crédits destinés à l'équipement de 21,2 %, à fin mars 2010, selon la même source. Pour sa part, et bien qu'elle reste le principal moteur de la croissance, la consommation finale devrait évoluer, en 2010, à un rythme moins soutenu qu'en 2009 (4,7 % environ, au 1er trimestre 2010, contre 5,6 % une année auparavant). L'inflation aurait marqué une progression de 1,4, en glissement annuel, au 2ème trimestre 2010, relève la même source. Toutefois, en variation trimestrielle, le rythme de progression des prix à la consommation, corrigés des variations saisonnières, a connu une décélération, passant de 1 % au 1er trimestre à une moyenne estimée à 0,4 % au 2e. Cette évolution au ralenti a résulté du recul, estimé à 0,9 %, des prix des produits alimentaires (après +1,8 % au trimestre précédent), en particulier ceux des légumes frais, explique le HCP. Le HCP souligne, en outre, que la demande mondiale adressée au Maroc a continué de s'améliorer au 1er trimestre 2010 (+4,3 %, en variation trimestrielle), tirant profit du dynamisme, plus important que prévu, du commerce mondial. Au 2e trimestre, la demande extérieure resterait favorablement orientée, mais son rythme de croissance serait moins soutenu (+2,9 %), en lien avec l'évolution plus modérée du commerce mondial et des importations des principaux partenaires commerciaux du Maroc (+2,1 % en zone euro, contre +4,1 % un trimestre plus tôt).