Par Noureddine Mhakkak I-Citation de Stéphane Théri : «La culture porte et partage les émotions. Elle donne à l'humanité et à chacun de nous, la joie et le bonheur de respirer». II- J'étais dans les années 80 très fasciné par Emile Durkheim, Raymond Aron, Pierre Bourdieu, Morin Edgar et Abdelkébir Khatibi … ! Cette fascination m'a poussé bien évidement de lire et de relire leurs œuvres attentivement. D'abord parce que j'étais un étudiant qui a choisi le domaine de la sociologie, cette discipline académique pour voir le monde autrement, pour le voir d'un œil soit disant ouvert, selon l'expression sociologique, et d'autre part, parce que j'étais vraiment attiré par la profondeur et la richesse de leur vision du monde. Ces grands penseurs sociologues ont réussi à travers leurs œuvres sur la société, sur les arts et sur les lettres de marquer la pensée humaine de leur temps. Chacun à sa façon bien sûr. Mais cette façon – là était très puissante, puisque ses traces étaient très fortes. Pour Emile Durkheim, j'étais fasciné par ses opinions sur la conscience collective. Pour Raymond Aron, j'étais fasciné par sa manière, de défendre la société libérale. Pour Pierre Bourdieu, j'étais fasciné par sa capacité intellectuelle de critiquer l'influence de l'image sur la majorité des gens, et de la monter d'une façon sociologique bien construite et bien structurée. Pour Edgar Morin, j'étais fasciné par ses réflexions sociologiques sur le cinéma et sur ses stars. Et pour Abdelkébir Khatibi, j'étais fasciné par son regard intelligent sur la culture populaire arabo-musulmane d'une part, et par sa manière d'analyser les effets socio-culturels à travers leurs signes, d'une autre part. III– J'ai déjà lu, dans mon parcours culturel mobile, de nombreuses œuvres des grands écrivains du monde entier, et parmi les œuvres qui ont pu marquer ma vision du monde étaient celles qui appartenaient à la plume du grand écrivain et penseur marocain Abdelkébir Khatibi. En conséquence et sous son influence intellectuelle, j'ai écrit de nombreux livres dans des domaines différents.J'ai écrit des recueils de poèmes, des recueils de nouvelles et des romans, comme j'ai écrit aussi d'autres livres sur les arts en général, tels la peinture, le cinéma, la télévision, la photographie, le théâtre et bien évidement j'ai écrit quelques livres, en plus, sur la littérature. L'écriture était pour Abdelkébir Khatibi, selon son expression personnelle, comme une manière de dépasser les maux. C'est pour cela qu'il a décrit sa volonté d'être écrivain par ces beaux et profonds mots : «Je me voulais écrivain sans en mesurer la souffrance et le vertige. Ecrire était une manière de survivre au souvenir, de flotter dans le temps, feuille hasardeuse et trouble», tandis que l'écriture était pour moi, et elle est jusqu'à maintenant, une façon de voir le monde autrement. L'écriture pour moi, est une force créatrice qui me pousse à me connaitre d'abord et à comprendre l'autre aussi.Ainsi, l'écrivain et penseur marocain Abdelkébir Khatibi est resté, grâce à cela, mon grand professeur le plus proche de mes sentiments, de ma pensée et de ma vision culturelle monde.