L'interférence entre le système électoral et les mutations de la scène politique au Maroc a été au centre du débat lors d'une conférence organisée, vendredi à Salé, avec la participation d'une pléiade d'universitaires et de chercheurs réunis pour mettre la lumière notamment sur l'impact de la nouvelle méthode de calcul du quotient électoral. Cette conférence scientifique, organisée par la Fondation Fkih Tétouani sous le thème « Le système électoral et le dynamisme du changement », a été aussi l'occasion de débattre des questions affectant le paysage politique national, notamment la parité et la participation des femmes à l'action politique, la gouvernance et le financement des partis politiques, la justice électorale et le multipartisme. S'exprimant à cette occasion, le président de la Fondation Fkih Tétouani, Boubker Tétouani, a souligné que 2021 est une année électorale avec excellence, d'où l'impératif de la mobilisation de la société civile pour contribuer à réussir ces échéances électorales, ajoutant que l'acteur politique est aussi interpellé à réagir avec clarté et responsabilité pour relever le défi des prochaines élections. L'arsenal juridique régissant l'opération électorale adopté récemment par le Parlement reflète un développement qualitatif qui vise à répondre aux mutation de la scène politique et ses implications humaines, sociales, culturelles et démocratiques, a-t-il relevé, soulignant que ces transformations sont orientées par la promotion du statut de la femme et le renforcement de sa représentativité au sein de l'institution législative, et des institutions élues aux niveaux régional et local. De son côté, le politologue Mustapha Shimi a estimé que cette réforme du système électoral s'inscrit dans le processus historique de l'évolution du paysage politique national depuis l'indépendance, notant que l'opération électorale marocaine a été pointé du doigt pour n'avoir pas élargi sa base électorale déjà limitée, ce qui affecte le taux de participation. Concernant le quotient électoral, M. Shimi a souligné que la nouvelle méthode de calcul du quotient électoral contribuerait à augmenter le taux de participation, à assimiler le pluralisme et à instaurer une sorte de justice électorale et de démocratie représentative. Abordant la question de la parité et son importance pour promouvoir la participation des femmes à l'action politique, il a mis en avant l'impératif de mettre en œuvre le principe d'égalité eu égard de la place de la femme dans la société aujourd'hui et son rôle de locomotive dans le développement de la scène politique et sociale au Maroc. Le professeur de sociologie, Driss Bensaid, a, de son côté, appelé à braquer davantage les projecteurs sur le quotient électoral, en organisant des réunions et des conférences pour aider les citoyens à mieux comprendre cette nouvelle technique de répartition de sièges. Pour sa part, l'experte en question de la femme, Zinba Ben Hamou, a estimé que le quotient électoral est une initiative positive qui élargirait le cercle de la participation politique, ajoutant que ce système électoral contribuera également à l'autonomisation des femmes et à la mise en valeur de leur rôle en tant qu'acteur de la scène politique régionale et nationale. Pour la professeure à l'Université Mohammed V, Saloua Zarhouni, la présence des femmes dans le champ politique et au niveau de la représentation parlementaire demeure une question primordiale dans tout processus de démocratisation, appelant à ne pas se concentrer uniquement sur la présence des femmes dans les institutions. Des thématiques liées à la gouvernance, à la promotion l'action partisane, l'augmentation du financement public au partis politique, l'encouragement des compétences et à la rationalisation de l'action politique ont été également au menu de cette conférence.