Par Rachid Lebchir Encore une fois, le gouvernement africain du football aura un nouveau président qui serait élu sur le sol marocain, le 12 mars courant. Après les présidentielles de la CAF tenues en marge de la CAN 1988 organisée dans l'axe Casablanca-Rabat et qui ont donné l'élection du Camerounais Issa Hayatou, le Maroc s'apprête à tenir d'autres assises de la première instance continentale dans les 3 prochains jours. Cette fois pour succéder au Malgache Ahmed Ahmed élu en 2017 avant d'être suspendu cinq ans par la Fédération internationale (FIFA) en novembre dernier pour soupçons de corruption. Aujourd'hui et sur les 4 concurrents alignés au départ, seul le Sud-africain, Patrice Motsepe, reste annoncé et favori après l'abandon des 3 autres candidats en lice, à savoir le Sénégalais Augustin Senghor, le Mauritanien Ahmed Yahya mais aussi l'Ivoirien Jacques Anouma. Ce dernier est allé même jusqu'à dénoncer une manœuvre jugée « pas trop démocratique » en faisant allusion à la FIFA et son président Gianni Infantino qui a poussé les 3 protagonistes en lice vers un consensus derrière le Sud-Africain Patrice Motsepe pour présider la CAF. Motsepe, le milliardaire et propriétaire du club Mamelodi Sundowns, devrait devenir ainsi le premier anglophone à diriger l'institution africaine créée en 1957 et toujours basée au Caire. Après un débat houleux et front, les discussions déroulées à Nouakchott, le week-end dernier à la veille de la finale de la CAN 2021 des U20 organisée par la Mauritanie, ont confirmé la proposition du milliardaire sud-africain Patrice Motsepe de prendre la tête de la CAF, alors que les 3 candidats rivaux devront assumer respectivement les deux premières responsabilités de vice-président et une mission de conseiller spécial du président. Ce sont là les aboutissements ayant marqué une rencontre tenue entre les décideurs de la CAF avec la présence à Nouakchott d'une vingtaine environ des présidents des Unions africaines dont le président de la Fédération marocaine (FRMF) Fouzi Lekjaâ. Le tout autour du président de la FIFA, Gianni Infantino, qui s'implique, désormais, pleinement dans la prochaine élection présidentielle de la CAF en pressant trois candidats à se ranger derrière le quatrième ayant le quitus de la première instance footballistique mondiale. Finalement, le tout s'est mis d'accord avec ces 4 futurs responsables de la CAF qui feront également partie du Conseil de l'instance internationale de Zurich. C'est donc une bonne chose pour l'avenir du football africain et sa première instance dirigeante qui reste parmi les principales composantes de la FIFA dont la préférence est de trouver notamment un nouveau président, pas impliqué dans l'ancienne direction de la CAF. Cela pour garantir un nouveau souffle lui permettant essentiellement d'attirer les nouveaux sponsors, les investisseurs... et donner une plus belle image de la CAF après tout ce qui s'est passé dernièrement au sein du récent gouvernement footballistique continental qui a été secoué sous l'ère de son chef malgache, Ahmad Ahmad, suspendu 5 ans par la FIFA pour soupçons de corruption. Aussi, la FIFA compte s'assurer sur son avenir en Afrique avec une CAF saine, crédible et plus dynamique autour des dirigeants voués à la chose footballistique. Les prochaines assises de la CAF à Rabat se dérouleront ainsi avec un seul candidat et une seule liste autour d'un programme commun, un programme basé sur plusieurs nouveautés dont le changement de certains anciens statuts et lois, le changement du code de gouvernance et des compétitions... C'est l'idée principale de la FIFA qui est de mettre le tout sous l'égide du Maroc qui s'est passé de son droit de poste de président de la CAF mais qui a été, parait-il, récompensé d'être présent au sein du prochain Comité exécutif élu de la FIFA en la personne de Fouzi Lekjaâ. Ce sera le prix de ce consensus proposé par Infantino et validé par Lekjaâ et les 4 prétendants à la présidence de la CAF ainsi que la majorité absolue des membres influents composant l'instance africaine footballistique. Ainsi, le Maroc devra être fier du poids et de la crédibilité qu'il a désormais aussi bien en Afrique et sa CAF qu'à l'échelon international et sa FIFA. Reste donc à concrétiser cet acquis le sur terrain pour le bien du football au Maroc dans différentes compétitions du Continent avec nos sélections mais aussi nos clubs. Le Maroc le mérite bien en sa qualité de grande nation de football. Il suffit de rappeler que le Maroc est le premier pays à se qualifier pour l'Afrique en Coupe du Monde de 1970 au Mexique après l'Egypte qui a été désignée pour aller au Mondial de 1934 en l'absence des éliminatoires continentales directes. Le Maroc prenait également l'exclusivité d'être le premier pays africain ayant eu le mérite de se qualifier au 2e tour du Mondial lors du rendez-vous planétaire également du Mexique en 1986. Ce qui a rendu confiance à l'Afrique avec le Cameroun qui allait faire mieux en se qualifiant aux quarts de finale au Mondial italien en 1990 puis à d'autres pays dont le Sénégal au Mondial co-organisé par le Japon et la Corée en 2002 et le Ghana qui a frôlé le dernier carré au Mondial sud-africain en 2010... Le Maroc était également le premier pays africain ayant brisé la tradition de l'organisation de la Coupe du Monde entre l'Europe et l'Amérique latine. Le Maroc avait présenté sa candidature à plus d'une reprise dont celle Mondial 2010 attribué à l'Afrique du sud. Sur le plan de la gouvernance, le Maroc se distingue encore une fois en abritant ces élections présidentielles de la CAF de mars 2021 mais sans briguer le poste de président comme ce fut le cas en 1988 où il n'avait brigué, pourtant, qu'un seul membre coopté en la personne de Said Belkhayat au sein du bureau du président Hayatou. Aujourd'hui, le Maroc devra continuer de militer avec cet acquis qui reste à matérialiser pour le football national et en Afrique tout entière. Car notre Continent compte parmi les meilleurs et principaux coins du monde ayant les clés de l'avenir du football dans la planète avec cet oiseau rare et ce noyau du champion de demain...