Samira Aïtelmâalam, philanthrope à souhait Saoudi El Amalki Se mettre face à l'univers d'une artiste qui s'appelle Samira Aïtelmâalam, pendant une exposition plastique, est toujours un régal à tout rompre. Il n'y aurait manifestement que cette trempe de génies qui puisse accrocher un visiteur, ébahi par le charme du talent et l'envoûtement de l'inspiration. Salvador Dali disait un jour cette belle citation: «Le peintre n'est pas celui qui est inspiré, mais celui qui inspire les autres!». Samira met du cœur et du métier dans ses œuvres vermeilles, à tel point que l'enfantement de sa trouvaille fait naître des sensations de profonde volupté. A contempler avec tous les sens cette lascivité qui se dégage de ses tableaux, il est tout à fait réjouissant de se laisser sereinement enivrer par les rêveries captivantes de la plénitude de l'âme. Samira manie le pinceau d'un rare raffinement pour en sécréter la béatitude recherchée dans les entrailles de la toile, sans jamais lasser l'œil ensorcelée ni froisser l'admiration happante. L'onctuosité veloutée des couleurs qui emplient l'ouvrage de sublimité fait ressurgir une embarcation messagère aux embryons provocateurs. Le récepteur de cette charge vivante entre déjà en alliance complice avec ce dont il se meut et s'émeut. L'enfant avenant et convivial de Samira n'est jamais mort-né, mais annonce la couleur avant même sa naissance et invite au baptême de la vie, sous les youyous de la femme et les ovations de l'homme. Elle ne cesse de peindre pour la vie chevaleresque à travers les cavalcades des purs mustangs de la nature. Samira ne peint pas pour ne rien dire ni pour snober l'autre encore moins le dédaigner. Elle sait bien par où commencer son esquisse et vers où s'acheminer en vue de la parfaire, sans rien laisser au hasard, tel que disait Louis Althusser, l'illustre penseur marxiste : «Rien n'est gratuit, tout à un sens dans la vie !». C'est bien là l'ingéniosité de l'art de Samira, imbu de ferveur sans jamais manquer de rigueur ni verser dans le creux. Tantôt, elle se réfugie ardemment dans les couleurs chaudes pour foudroyer un méfait, tout en veillant à l'harmonie de l'ensemble et tantôt, elle enfourche des couleurs vives pour encenser un bienfait, toujours avec le souci d'évincer la disharmonie disgracieuse. En fait, Samira peint pour l'humanité dans le sens large du terme. Elle s'en va prêcher son art pur, sincère et fin, un peu partout dans ce bout de terre où elle vit et bien ailleurs en outre-mer. Elle va droit au but, sans perdre les pétales, afin de magnifier l'existence et égayer le public, tout en l'incitant à réfléchir, méditer et réagir...Pour ce faire, elle ne fait donc que parapher l'ancien ministre de la culture de l'Hexagone André Malraux quand il disait : «L'art, c'est le plus court chemin de l'homme à l'homme !».