Une autre icône des Planches nous quitte Mohamed Nait Youssef Elle a trop souffert dans sa peau ces dernières années. Celle qui avait le sourire jovial et le regard lumineux a passé l'arme à gauche après avoir mené une guerre sans merci contre la maladie. Zhour Maamri, l'une des talentueuses comédiennes et actrices marocaines, a rendu l'âme mardi soir, à Rabat. Elle avait 78 ans. En effet, sa lutte contre la maladie remontait à l'année de 2011. Native de la ville impériale de Meknès, en 1942, la regrettée a fait ses premières pas sur les planches en intrigant, en 1961, la troupe du dramaturge et comédien Mohamed Hassan Al Joundi à la ville de Rabat. Un an plus tard, elle rejoignait, à l'époque, la troupe nationale du ministère de la jeunesse et des sports où elle avait incarné plusieurs rôles dans les pièces de théâtre dont « Marid Al Wahm ». A la ville blanche, Casablanca, la défunte avait entamé en 1963 une nouvelle expérience artistique aux côtés de Tayeb Saddiki où elle avait joué un rôle dans la pièce de théâtre « l'avare » adaptée de la pièce écrite par Molière. La même année, c'est à dire en 1963, elle avait quitté le Maroc pour rejoindre la France pour un nouveau départ artistique. A cette époque, elle avait participé avec Ibrahim Saih au doublage des films surtout indiens. Cette expérience n'a duré qu'un an avant qu'elle ne retourne au bercail. En 1964, elle intègre la troupe Al Wafaa Marrakchia. Un visage qui crevait l'écran ! En effet, sa carrière artistique et professionnelle étaient à la fois riche et diversifiée partagée entre le théâtre, la télévision et le cinéma. Avec son charisme et son jeu jute, Zhour Maamri a brillé de mille feux depuis les années soixante sur la scène artistique nationale et même internationale en participant à des œuvres cinématographiques entre autres, le film américain « talon noir », le chef-d'œuvre du réalisateur syrien Moustapha Akkad « Arrissala » (Le Message) sorti en 1976 ou encore le film du réalisateur espagnol du Manuel Estudillo « Un burka por amor », sorti en 2009. Sans oublier les films marocains à savoir « Les Beaux jours de Charazade / Ayyâm chahrazad al-hilwâ » (1982) de Moustapha Darkaoui, le film « Bamou » de Driss Mrini et Mohamed Hassan Al Joundi, « Moi l'artiste » (1995) de Abdallah Zerouali. Une voix, un parcours... Son cœur l'a lâché certes, mais sa voix restera gravée dans les mémoires de ceux qui l'ont aimée, écoutée et appréciée ses travaux à la radio, à la télévision et au cinéma. Les personnages qu'elle avait incarnée dans les séries notamment « le train et les gens », « Tariq Almajhoul », « la terre », « Modawala », « men dar ldar », « lala fatima », « negafa » ou encore dans les films « Une femme dans le tourbillon de la vie » de Imane Mesbahi, « sabana » dans le film de Chakib Benamer sans oublier les pièces de théâtre dont « moi et chama » de Mohamed Hassan Al Joundi, « le jeu de l'amour et du hasard » de Chakib Benamer enrichiront la filmographie marocaine. Zhour Maamri à quitté le monde des vivants pour rejoindre d'autres cieux.