Sous le signe de la virtuosité et de la convivialité Le coup d'envoi de la 17ème édition du Festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira a été donné, dimanche soir en mode virtuel, sous le signe de la virtuosité et de la convivialité, au grand bonheur des festivaliers nationaux et étrangers. Initié par l'Association Essaouira-Mogador, ce rendez-vous artistique annuel et emblématique, dont le rayonnement et la notoriété ont transcendé largement les frontières du Royaume, permettra à des milliers de mélomanes, toutes religions et cultures confondues, notamment Musulmans et Juifs, qui se retrouvaient habituellement dans la Cité des Alizés, d'assister dans la joie et la communion malgré la distance, à un automne musical à nul autre pareil, qui met à l'honneur et revivifie ce très riche et authentique patrimoine culturel et musical judéo-arabe. Un automne de lumière enraciné depuis près de 20 ans dans l'émotion de ces musiques partagées, la richesse de ces mémoires mêlées et les promesses sans cesse renouvelées d'une grande histoire marocaine que Juifs et Musulmans ont choisi d'écrire au futur. Face à un contexte très particulier induit par une crise sanitaire planétaire sans précédent, les organisateurs ont choisi, cette année, de s'adapter aux mesures préventives liées à la pandémie de la Covid-19 pour offrir, jusqu'au 16 décembre, aux passionnés et habitués de ces Andalousies, parmi les nationaux et internationaux, une édition 100% virtuelle et gratuite, avec la clé une kyrielle de spectacles musicaux qui seront diffusés sur les plateformes des réseaux sociaux du Festival et permettront aux festivaliers, amis et amoureux de la Cité des Alizés de vivre, même devant leurs écrans, de beaux moments d'exception et de plaisirs partagés. Dans ce cadre, les équipes de l'Association Essaouira-Mogador se sont fortement mobilisées pour créer, maîtriser et mettre en place les modalités techniques et le contenu artistique d'un Festival virtuel en vue de conférer une dimension et un profil inédits à ces Andalousies Atlantiques pour un autre rendez-vous « sans frontières ni barrières, sans billets ni contraintes ». « C'est un jour très particulier à nous à Essaouira. Je suis très heureux que malgré cette conjoncture difficile, Essaouira, comme à son habitude et comme elle essaie de le faire toujours, même dans l'adversité, répond présent », s'est félicité M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et Président-Fondateur de l'Association Essaouira-Mogador, dans un petit mot à l'adresse des festivaliers. Le Conseiller de SM le Roi a soutenu que « cette édition de nos Andalousies Atlantiques est à tous égards singulière », affirmant qu'elle est d'abord celle de cet « enracinement souiri » et de cette « résilience souirie » qui ne pouvaient pas laisser passer cette année sans ce message, cette fête et ce rendez-vous qui ne ressemblent à aucun autre, ni au Maroc ni dans le monde : un rendez-vous où Islam et Judaïsme se retrouvent pour chanter ensemble, danser ensemble, échanger ensemble, réfléchir ensemble et se mobiliser ensemble ». Pour sa part, la secrétaire générale de l'Association Essaouira-Mogador, Kaoutar Chakir Benamara, a adressé un message de bienvenue aux habitués du festival (en langues arabe, hébreu et française), dans lequel elle a indiqué que « malgré la pandémie, les distances et ces temps indécis, nous sommes plus unis et réunis que jamais pour inaugurer cette 17ème édition qui se tient sous le signe de la virtuosité et de la convivialité ». « Andalous de tous les pays, unissez-vous !. Le festival des Andalousies Atlantiques frappe à vos portes!. Essaouira-Mogador accueille ses enfants et ses amoureux dispersés à travers les quatre coins de la planète avec du lait, des dattes et des sonates », a-t-elle dit, notant que le Festival a concocté à ses amoureux et aux hôtes de la Cité des Alizés, en cette conjoncture très particulière, « un cocktail exceptionnel agrémenté de nombreux spectacles enregistrés sans public dans le cadre des mesures préventives en vigueur pour endiguer la propagation de la Covid-19 ». Et Mme Benamara de relever que ce sont des performances artistiques et musicales réalisées avec finesse et grande subtilité par des artistes musulmans et juifs, illustrant, si besoin est, cet esprit, enraciné dans le temps et l'espace, de l'école d'Essaouira qui n'a cessé, depuis longtemps, de disséminer les valeurs de partage, de coexistence, d'amour, d'entente et de consécration du pluralisme et de la riche diversité de l'identité marocaine. Au début de la première soirée de ce festival « virtuel et virtuose », les festivaliers ont été conviés à apprécier la chanson « Gitana », un morceau mythique, magistralement joué et interprété à distance par le grand rabbin Haim Louk, et les artistes Anas Belhachemi et Yohai Cohen, avec la participation du virtuose violoniste Elad Levy, qui l'a revisité, et la contribution enregistrée, chacun chez soi, d'autres musiciens. A l'issue de cette performance musicale de haute facture, témoin de cette musique et de cette diversité qui transgressent les frontières, Elad Levy a souligné, dans un bref témoignage, que le Festival des Andalousies Atlantiques se veut une expérience exceptionnelle profondément vécue, chaque année, à Essaouira, ajoutant que la chanson présentée, et interprétée à l'origine en langues arabe, hébreu et espagnole, illustre parfaitement l'esprit de ce Festival hors normes qui promeut les valeurs du vivre-ensemble, de la tolérance et du dialogue. De son côté, Anas Belhachemi a tenu à remercier le comité d'organisation de ce rendez-vous artistique et musical virtuel dédié à cette ville inspiratrice, précisant que ce Festival très singulier et unique au monde, qui jouit d'une place de choix dans les cœurs de tous ses aficionados aussi bien dans le Royaume qu'à l'étranger, est en soi porteur des nobles valeurs universelles de tolérance et de coexistence entre les religions ainsi que de dialogue interculturel et de métissage entre les diverses formes d'expression artistique et musicale. Par la suite, les festivaliers-internautes ont été invités à suivre un concert inédit de musique andalouse, un patrimoine que partagent les Musulmans et les Juifs d'Essaouira et du Maroc et qui fait partie de l'ADN de la Cité bénie des Alizés. Ainsi, les musiciens, solistes et choristes d'Essaouira, sous la direction du maestro Hassan Abdellaoui et avec la participation du grande artiste et chanteur Hicham Dinar, ont transporté les festivaliers dans un voyage musical sublime en Andalousie, qui a mis à l'honneur des touachi, des noubas et des braouels de la grande musique andalouse. A travers ce concert enregistré et filmé sans public dans l'enceinte de l'espace emblématique de « Dar Souiri », ces artistes et musiciens souiris, à travers leurs talents confirmés, ont démontré que la relève est bel et bien assurée, tout en veillant à marcher sur les traces de leurs illustres prédécesseurs et maîtres à Essaouira-Mogador, qui ont contribué à la sauvegarde, à l'épanouissement et à la promotion de la musique d' »Al Ala ». Cette première soirée pleinement réussie, comme en témoigne le déluge de commentaires livrés par les festivaliers qui n'ont cessé d'interagir au fur et à mesure de la présentation de ces performances musicales, a été ponctuée de la rediffusion de « best of » de quelques précédentes éditions qui ont offert l'immense privilège de revivre des moments mémorables de concerts ayant porté au-delà des océans la diversité culturelle, spirituelle et artistique qui est au coeur de la modernité qu'Essaouira a choisi d'incarner. Des moments de nostalgie et de partage magnifiques qui ont permis aux adeptes du Festival de se remémorer les prestations sur scène, lors de concerts grandioses et exaltants, de l'icône Enrico Macias, des grands artistes de la musique espagnole, notamment du Flamenco, le chanteur Curro Pinâna et la danseuse Nadia Marquez, du trio Abderrahim Souiri, Benjamin Bouzaglou et Sanaa Marahati, des artistes Anas Belhachemi et Hay Korkos ainsi que du jeune Shalom Ivry. Ces « best of » ont permis aux téléspectateurs d'apprécier à sa juste mesure, une fois encore, un mélange de styles et de chants interprétés avec maestria lors de spectacles qui resteront dans les annales de cette manifestation artistique et musicale singulière, qui vient rappeler à tout un chacun que la ville d'Essaouira demeure à jamais cet espace privilégié et incontournable d'ouverture, de partage, d'échange, d'acceptation de l'autre, de rencontre des différentes formes d'expression artistique et de brassage des cultures. Cette soirée a été aussi agrémentée d'une série de témoignages en plusieurs langues, en provenance des quatre coins du monde, toutes religions, nationalités et cultures confondues, qui ont démontré à l'unisson l'ancrage et l'universalité de cet événement et l'actualité, sinon l'effervescence de la musique judéo-marocaine, d'une culture et d'une mémoire commune aux deux communautés qui transcendent religions, identités et frontières. Ces témoignages ont été ainsi unanimes à affirmer qu'Essaouira, cette perle de l'Atlantique, demeure, en ces temps inédits et incertains, une source d'inspiration pour mieux vivre-ensemble, mieux penser et mieux réagir, ajoutant que le Festival des Andalousies Atlantiques, qui se veut un rendez-vous exceptionnel de rencontres, de partage et d'échanges unique au monde, s'érige aussi en une plateforme de dialogue entre les différentes religions, cultures et mémoires, à même d'offrir des moments inoubliables pleins de joie, d'espoirs et d'espérances en un avenir meilleur pour les générations présentes et futures.