Un haut diplomate syrien à Washington a été convoqué lundi au département d'Etat pour répondre des «actes de provocation» de son pays liés à un éventuel transfert par la Syrie de missiles Scud au Hezbollah, a indiqué un porte-parole de la diplomatie américaine. «Le plus haut diplomate syrien présent à Washington aujourd'hui, le chef de mission adjoint Zouheir Jabbour, a été convoqué au département d'Etat pour répondre des actes de provocation de la Syrie concernant le possible transfert d'armes au Hezbollah», a indiqué dans un communiqué ce porte-parole, Gordon Duguid. «Les Etats-Unis condamnent dans les termes les plus forts le transfert de toute arme, en particulier de missiles balistiques comme les Scud, de la Syrie au Hezbollah», a-t-il ajouté. «Le transfert de ces armes ne peut qu'avoir un impact déstabilisant sur la région et poser une menace immédiate pour la sécurité d'Israël et la souveraineté du Liban», tout en constituant une «entrave» au processus de paix, poursuit le communiqué. Le président israélien Shimon Peres a accusé Damas de fournir des missiles Scud à la milice libanaise. La Syrie, dont les relations avec les Etats-Unis se sont améliorées après plusieurs années de tensions, a nié les allégations israéliennes, accusant l'Etat hébreu de préparer le terrain «à une éventuelle attaque dans la région». «Nous appelons à un arrêt immédiat de tout transfert (d'armes) au Hezbollah et à d'autres organisations terroristes dans la région. La présence de la Syrie sur la liste (américaine) des Etats soutenant le terrorisme est directement liée à son soutien aux groupes terroristes comme le Hezbollah», ajoute le département d'Etat. En février dernier, Israël et Damas, qui soutient le Hezbollah, se sont livrés à une surenchère verbale se menaçant mutuellement de représailles en cas de conflit militaire. Durant la guerre de l'été 2006 entre Israël et le Hezbollah, le mouvement libanais avait tiré plus de 4.000 roquettes contre le nord d'Israël, contraignant un million d'habitants à se terrer dans des abris ou à fuir vers le sud du pays. Le conflit a fait plus de 1.200 morts côté libanais en majorité des civils, et 160 côté israélien. Selon Israël, le Hezbollah s'est doté de plus de 40.000 roquettes, dont certaines d'une portée supérieure à 300 km et donc capables d'atteindre les grandes villes israéliennes. Crise toujours, la tension entre Israël et les Etats-Unis «n'est pas dans l'intérêt d'Israël», a déclaré lundi le ministre israélien de la Défense Ehud Barak, en exhortant le gouvernement de Benjamin Netanyahu à mettre un terme aux divergences avec son allié américain. «La tension qui se développe avec les Etats-Unis n'est pas dans l'intérêt d'Israël», a déclaré Barak dans une interview à la radio publique à l'occasion de la journée commémorative des soldats israéliens et des victimes du terrorisme. «Nous devons modifier radicalement cette situation par une initiative politique traitant des questions clefs au coeur du conflit» avec les Palestiniens, a ajouté Barak, en faisant allusion notamment au tracé des frontières, au statut de Jérusalem, aux colonies juives et aux réfugiés palestiniens. «S'il est nécessaire d'élargir la coalition gouvernementale pour atteindre cet objectif, eh bien il faut le faire», a plaidé. Barak. Il s'est ainsi référé au parti centriste Kadima de Tzipi Livni, qui préconise d'importantes concessions territoriales en vue d'un accord de paix avec l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas. Barak a estimé que la communauté internationale n'est pas prête à accepter la poursuite de l'occupation par Israël des territoires palestiniens conquis en juin 1967. Les pourparlers de paix avec les Palestiniens sont suspendus depuis la guerre de Gaza (27 décembre 2008 au 18 janvier 2009) en dépit des efforts américains pour les relancer. Au terme d'un an d'efforts diplomatiques, l'émissaire spécial américain George Mitchell a réussi à arracher un accord des Palestiniens sur des pourparlers indirects avec Israël sous son égide. Le souverain jordanien a prédit, dans une interview au quotidien Chicago Tribune, la semaine dernière, que si le processus de paix n'est pas relancé d'ici l'été, il y a de grandes chances pour qu'un conflit armé éclate.