Un roman de Linda Chiouar, aux éditions Orion C'est un roman très actuel à plus d'un égard. Il nous plonge dans la vie d'une jeune marocaine, addict aux benzodiazépines et qui tente de mener à la fois sa vie personnelle et sa vie professionnelle, avec le moins de dégâts possibles. Femme célibataire, elle cumule les mauvaises expériences. Echec après échec l'ont mené à trouver dans les anxiolytiques et autres barbituriques une béquille pour ne pas perdre pied. Mais, chaque jour qui passe, elle s'enfonce davantage dans une routine de vie des plus terrifiantes : réveil, boulot, avec un rythme effréné, mondanités et les cachets pour trouver un faux sommeil. Au réveil, c'est le même film qui passe. On refait le casting et on sort dans la jungle urbaine attendre de nouvelles claques. Journaliste dans un magazine féminin, Leila réalise un sujet In sur le Yoga en invitant une célébrité montrer à ces femmes comment lâcher prise, respirer, mieux vivre et ne plus se faire de mourons. C'est le coup de foudre pour Leila qui pourtant sort d'une terrible relation toxique avec un mec lâche et con. Le tout doublé d'une belle tentative de suicide, ce qui corse l'addition, au final. Mais Leila rêve d'amour et d'eau fraîche. Elle voit la vie en rose quand elle se projette avec son maître yogi. Sauf que le passé est lourd et il tape aux portes du présent. Un père absent qui a fait tant de mal. Une mère qui veut vivre sa vie mais qui traîne un boulet nommé Leila, sans oublier les jugements de la famille et des grands-parents qui voit en la petite Leila une malédiction. Bref, Leila ne sait plus à quel saint se vouer. Et c'est là que pointe l'amour et l'envie d'aller ailleurs, pourquoi pas! Roman fluide au style si juste, Leila au pays des benzo révèle une bonne romancière. Linda Chiouar écrit simplement sans s'encombrer d'effets de style tapageurs. Ecriture au près des sentiments, le tout avec une homogénéité de ton qui donne à ce récit une énergie fraîche. Un premier roman qui promet d'autres dans la même veine.