Clôture des travaux du 4è congrès international de la SMMU Les travaux du 4è congrès international de la Société marocaine de médecine d'urgence (SMMU) ont été clôturés samedi à Rabat, en présence d'une pléiade de professionnels nationaux et internationaux du monde de la médecine. Dans une allocution à distance lors de la cérémonie de clôture du congrès, le président de la SMMU, Dr. Lahcen Belyamani, a salué l'engagement de tous les membres de la SMMU qui, selon lui, «ont su garder cette force d'âme qui est la nôtre et qui nous a permis de surmonter tous les obstacles et garder une bonne ligne de conduite durant toute cette période de la Covid-19». « Malgré les difficultés et la complexité de la période que nous traversons, nous avons tenu à maintenir notre agenda et de vous retrouver à nouveau dans cette édition de notre congrès international qui se fait, vu les circonstances, en mode hybride avec le respect total de toutes les mesures barrières», a-t-il souligné. Le deuxième jour du Congrès a connu l'organisation de six ateliers et pas moins d'une dizaine de conférences traitant essentiellement de la gestion de la Covid-19 par les professionnels de la santé, des différents modes d'intervention et du rôle des principales spécialités médicales en la matière. Un hommage a également été rendu par la SMMU à deux médecins urgentistes pour leurs efforts et leur dévouement à la profession. Il s'agit de deux praticiens de la médecine d'urgence, à savoir Dr. Naïma Bounouas, urgentologue à l'hôpital militaire d'instruction Mohammed V de Rabat, et du Dr. Hicham Bahiri, spécialiste en médecine d'urgence et de catastrophe à l'hôpital provincial Prince Moulay Abdellah de Salé. Par ailleurs, il a été procédé à la remise du prix de cette 4è édition à Ghita Chaoui et Hajar Moujtahid, étudiantes en 5è année de médecine à la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, pour leur travail sur «le hiatus entre la pratique et la théorie en médecine d'urgence» avec comme exemple la réanimation cardiopulmonaire. Les congréssistes es ont débattu, notamment, de leurs propres expériences en temps de coronavirus, mais surtout de la situation des services d'urgence et de réanimation. A la deuxième journée du 4ème congrès international de la Société marocaine de médecine d'urgence (SMMU), organisé en semi-présentiel à Rabat, des experts urgentistes et en réanimation ont abordé diverses thématiques en lien avec l'état des services d'urgence dans un contexte marqué par la pandémie mondiale de Covid-19. C'est ainsi que le professeur Taoufik Abou El Hassan spécialisé en anesthésie et réanimation, a souligné que dans un premier temps (jusqu'au 15 mars), la priorité était de détecter, tester, prévenir, former et informer, puis à partir du 16 juin à ce jour, l'objectif consiste à détecter, tracer, tester et cerner la propagation du virus. Il s'agit aussi, selon lui, de préparer la reprise des activités notamment économiques et de l'enseignement ainsi que de renforcer la capacité d'accueil surtout des cas graves. «En 2-ème période, l'ambition était de commencer la prise en charge des malades non atteints de Covid-19, de préparer la reprise des activités économiques sociales et de l'enseignement ainsi que de renforcer davantage la capacité d'accueil des cas aigus», a-t-il ajouté dans un exposé à distance sous le thème «Covid 19: cas de Marrakech-Safi». Dr Abou El Hassan a assuré que le combat contre la pandémie de Covid-19 «ne pourrait se faire que collectivement, mais le comportement de chacun est primordial, car chacun est tributaire des autres». Le professeur en anesthésie et réanimation, Brahim Housni, a de son côté relevé que le personnel médical exerçant au sein des services d'anesthésie et réanimation du CHU Oujda ont bénéficié de formations et entrainements sur les procédures d'habillage et déshabillage nécessaires afin d'éviter toute erreur et tout manquement en la matière, en plus des précautions supplémentaires visant à réduire la production de goulettes et aérosols et à limiter le risque de transmission. Dans sa présentation à distance sur le thème «organisation de la réanimation en temps de Covid-19: quel lit pour quel malade?», Dr Housni a mis l'accent sur la capacité d'admission au service de réanimation du CHU Oujdaest pour le patients atteints de la Covid-19, notant que pour les patients non Covid, il existe 9 lits pour la réanimation des urgences et 10 lits pour l'anesthésie de réanimation. Le président de SOS Médecins Sénégal, Dr Massamba Diop a souligné dans un exposé sous le thème «sommes nous tous égaux devant la Covid-19» que le port de masque et la distanciation physique sont parmi les mesures barrières strictes que tout un chacun doit adopter et respecter pour la prévention du Coronavirus, estimant à cet égard que «le logement et l'utilisation des transports en commun constituent des facteurs pouvant réduire les possibilités de distanciation». D'autre part, le médecin généraliste Sanae Merimi, fondatrice d'une initiative citoyenne sous le nom «vers l'unité pour la santé», s'est penchée sur la problématique de l'implication des médecins généralistes privés dans la lutte contre la Covid-19. «Depuis dix mois, officiellement aucune instance n'a mis en place une coordination efficace institutionnelle validée pour impliquer les généralistes privés dans la lutte anti-covid-19», a-t-elle affirmé, soulignant que les généralistes privés représentent environ 30% des professionnels de la santé au Maroc. Elle a, en outre, relevé dans sa présentation sur «la crise sanitaire vue par les médecins généralistes privés» que 87% de ceux-ci expriment leur malaise, 78% utilisent le téléphone comme outil privilégié de contact avec les patients, 53% ont établi un circuit Covid-19 dans leur cabinet, 89% s'engagent à assurer la continuité des soins et 70% proposent de s'impliquer dans les circuits Covid-19. Durant les deux jours du vendredi et samedi, le 4è congrès international de la SMMU a proposé, en format semi-présentiel, des conférences et des ateliers sur des sujets intéressant le domaine des urgences dans tous ses aspects, la crise de la Covid-19 et ses effets multiformes, ainsi que son retentissement sur le personnel soignant.