Saoudi El Amalki Le directeur de l'agence bassin hydraulique du Souss Massa, Mohamed El Faskaoui, vient d'accorder un point de presse aux médias de la région, lundi dernier, sur la situation très inquiétante des ressources hydriques dans la zone de compétence de son département. Devant un large parterre de journalistes, il ne cacha guère sa profonde préoccupation face à cet état alarmant qui sévit dans le bassin de Souss Massa. La faiblesse ou l'absence des précipitations, durant les trois derniers ans dans certaines zones, ont cruellement affecté les secteurs socio-économiques. En effet, le responsable de ce domaine vital fait savoir que la situation hydrologique fut marquée, il y a plus de trois années successives, par un déficit de pluviométrie désolant au niveau du bassin de Souss Massa d'environs 60%, à titre indicatif. Cette année hydrologique 2019- 2020 a donc enregistré un taux de 93 mm, en comparaison avec la moyenne habituelle de l'année estimée à 230 mm. Cette régression notoire des pluies a forcément occasionné un impact direct sur le stock hydrique dans le bassin aussi bien au plan des eaux de surface que souterraines. Concernant le premier, il est constaté que la contenance des huit barrages a atteint le plus bas niveau depuis leur création, à hauteur de 12% du taux de remplissage, au 25 septembre 2020. De même, la réception des eaux ne dépassent pas 30 millions m3, pour le compte de l'année 2019-2020 comparativement à celles habituellement estimée à 476,5 millions m3, soit un déficit de près de 94%. S'agissant du stock souterrain, la nappe phréatique a accusé un repli déplorable, en raison de la carence de précipitations et de réceptions de ressources hydriques. D'autant plus que le cours des rivières qui constitue un facteur principal d'alimentation a considérablement reculé et atteint un quasi-tarissement dans certaines zones. Devant cette situation très critique du stockage des resources d'eau et en vue de réaliser l'équilibre entre la gestion de l'offre hydrique sensiblement limitée et l'assouvissement des besoins accentuée des secteurs en eau potable et en irrigation, l'agence du bassin hydraulique de Souss Massa et les diverses instances intervenantes dans la gestion des ressources hydriques ont entamé les mesures dont notamment : 1. Arrêt d'approvisionnement de cercle d'irrigation d'Issen, depuis le barrage Abd Moumen, à partir de juillet 2017. 2. Arrêt d'alimentation du cercle d'irrigation de Massa et Chtouka, depuis le barrage d Youssef Ben Tachfine, à partir de 2019. 3. Réduction de la part des bassins de Guerdane, d'Aoouz et d'Ouzioua des eaux d'irrigation du complexe hydrologique d'Aoulouz et Mokhtar Soussi, depuis mars 2020. 4. Obligation de nombre d'unités touristiques et hôtelières à Agadir d'utiliser les eaux usées traitées pour arroser les espaces verts. 5. Economie de plus de 10% au niveau de la distribution de l'eau potable dans le grand Agadir. Il faut dire enfin que la situation agricole est saturée dans la région ; ce qui pousse à dire que les autorisations de creuser davantage les puits, délivrées par le département de l'agriculture, est une atteinte frontale à l'état sinistre de la région. Il va falloir, en revanche, étoffer les techniques agricoles pour se doter de meilleurs moyens de rendements avec le moins de gaspillage possible de ressources hydriques. Il convient aussi de reconnaître les efforts colossaux que l'agence du bassin hydraulique de Souss Massa, sous la conduite de son directeur, ont été payants, car sans cette assiduité agissante, l'eau aurait manqué affreusement, il y a quelques temps. On ne peut que saluer vivement ces initiatives citoyennes !