CEA: Le Maroc présente le Programme de coopération douanière « AfriDou@ne »    Ramadan: Les investissements publicitaires à près de 452 MDH durant les dix premiers jours    L'Algérie risque des sanctions américaines après la réception de chasseurs russes    Course à l'armement dans le domaine des drones... Le Maroc dans de nouvelles alliances et une concurrence internationale croissante    Une ministre d'origine marocaine dans le nouveau gouvernement canadien    Les calculs astronomiques indiquent que le mois de Ramadan durera 29 jours cette année    Eliminatoires Mondial-2026 : "notre principal objectif est de décrocher le billet de qualification le plus rapidement possible" (Regragui)    La France signale une hausse des cas de rougeole importés du Maroc    OMPIC: généralisation de la plateforme de création d'entreprises par voie électronique    Les liaisons maritimes entre le Maroc et l'Espagne rétablies ce vendredi    L'or pour la première fois à plus de 3.000 dollars l'once    Le G7 appelle à la reprise de l'aide humanitaire à Gaza, soutient l'unité de l'Ukraine    Affaire Baitas : le gouverneur de Sidi Ifni Hassan Sadki met en garde contre l'usage partisan des moyens communaux en période pré-électorale    Absence de Ziyech, binationaux, nouveaux visages, concurrence ... Regragui s'explique    Botola : La Renaissance Berkane à un point du premier sacre de son histoire    Loi organique sur le Droit de grève : feu vert de la Cour constitutionnelle, avec réserves    Le Conseil de la concurrence saisi d'un projet de création d'une entreprise commune saoudo-espagnole dans le secteur du transport vertical    Les barrages marocains affichent un taux de remplissage de 32,3 % pour un volume de 5,44 milliards de m3    Safi : une cargaison alimentaire destinée à un centre pénitentiaire saisie pour non-conformité au transport    Al-Madrassa al-Jadida : Sept enjeux clés pour une nouvelle école    La Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé et les laboratoires Pharma 5 scellent un partenariat    Caftan Week 2025 : Voici la liste des stylistes sélectionnées    Quel impact ont les récentes précipitations sur la saison agricole de la région Casablanca-Settat?    Les prévisions du vendredi 14 mars    Industries manufacturières : hausse de l'indice de la production de 5% au T4-2024    Paris transmettra à Alger une liste de ressortissants en situation irrégulière en vue de leur expulsion    L'Ethiopie va lancer son 3ème satellite d'observation de la Terre    Commission de l'UA. Mahmoud Ali Youssouf, prend ses quartiers    Génomique, Intelligence Artificielle et Protection des Données au Maroc : Vers un Progrès Scientifique et Technologique Responsable    Antidumping : le Maroc lance une enquête sur les fils d'acier    FRMF: les LNFF et LNFD ont tenu leurs AGO    Europa League : Le tableau final avec 4 Marocains en quart    Botola D1/J25 : FAR-MAS et OCS-RCAZ lèvent le rideau ce soir    John Cena et Jessica Beil en tournage au Maroc    Togoville Jazz Festival annonce son retour    Comediablanca le festival du rire de Casablanca, dévoile sa programmation    FIFA : Pourquoi la réélection de Fouzi Lekjaa renforce le poids du Maroc dans le football mondial    Literatura: El Ministerio de Cultura apoya la traducción de obras de los MRE    Littérature : Le ministère de la Culture soutient la traduction des œuvres des MRE    Coup de coeur d'El Jadida : L'immeuble Cohen renaît de ses cendres, un siècle d'histoire restauré!    Huile d'olive: Baitas estime que l'huile exportée ne dépasse pas les 8.000 tonnes    Al-Shabab : Hamdallah claque avec un triplé contre Al-Orouba    Festival Comediablanca 2025 : Hanane Fadili et Romain Frayssinet à l'affiche    Le Conseil de gouvernement prend connaissance de deux accords internationaux    Droit de grève. La cour constitutionnelle valide le cadre législatif    Addis-Abeba : La participation des élus du Sud du Royaume à la 57e session de la CEA, un signe fort d'intérêt pour l'intégration continentale    S.M. le Roi félicite le Pape François à l'occasion de l'anniversaire de son investiture à la mission papale    Patrimoine : la Kasbah Ajbili classée patrimoine national    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«De l'encre sur la marge» de M'barek Housni
Publié dans Albayane le 09 - 08 - 2020

Quelle est la signification ou plutôt les significations que l'auteur a injectées dans le mot «encre» (hibr en arabe)? C'est une question qui se pose d'emblée, tellement le titre est intriguant. Car il paraît évident qu'il ne s'agit pas seulement de cette encre à écrire. Pour y voir de près, consultons le dictionnaire.
Les mots dérivés de «hibr» (encre) ou s'en approchant désignent le fait d'ornementer un tissu, de le broder, de bien calligraphier, de se réjouir en contemplant un ornement. Dans le verset 70 du Saint Coran, le verbe conjugué «touhbaroun» signifie être heureux en vu des jouissances promises au paradis, rendre heureux. Dans le hadith du prophète, cité par Abi Moussa Achaari.
Par ailleurs, le verbe «habara» veut dire remplir un encrier, écrire un livre, rendre un dessin plus beau. Enfin le nom «hibr» désigne tout autant le savant que le poison.
Là où il y a de l'encre, il y forcément quelqu'un qui écrit, qui a l'intention d'écrire, ou tout au moins ayant un projet d'écriture en vue. La présence de l'encre suppose aussi le geste d'hésitation avant de commencer de griffonner.
Dans ce livre, l'encre n'a rien à voir avec le fait d'ornementer, d'enjoliver ou de rendre un écrit plus beau. Il y est question d'attirer l'attention sur un signe, sur une forme. C'est rendre compte d'une mission délibérée ou non. Donner à voir un symbole propre à un événement donné, à un message, à ce qui ressemble à de l'écriture.
Et du moment qu'on est en présence d'encre, les Arabes utilisent parfois l'expression : «Ce n'est que de l'encre sur papier», signifiant par cela tout écrit inutile, ou du moins manquant de sérieux.
Ceci pour le mot encre. Voyons du côté du mot «marge». La marge signifie l'à-côté du livre qui est l'alentour d'un espace. Dans les métropoles, les habitants des banlieues se sentent vivre dans la marge qui équivaut à l'oubli. En littérature, on parle fois du courant littéraire appelé «littérature de la marge» animée par les écrivains marginaux. Partant de ce constat, la marge ne serait-elle pas ce lieu destiné à y placer les paroles, l'écriture qui déborde de la surface ou la face de la page. La marge est aussi destinée aux commentaires et aux notations, et bien entendu aux corrections.
Les verbes dérivés du mot marge en arabe, «hammacha» signifie trop parler sans être dans le vrai, mais aussi rassembler des feuilles de papier.
La couverture présente un tableau d'une simplicité somme toute belle. Elle affiche trois couleurs avec une prédominance du noir suivi du rouge et du blanc. La moitié supérieure est en blanc. Le titre est mis en évidence en rouge entre le nom de l'écrivain (M'barek Housni) et l'indication du genre littéraire (recueil de nouvelles). Quant au noir, il est étalé sur toute la moitié inférieure qui est un peu plus large.
Entre ces deux couleurs principales et comme les délimitant, il y a une grande tache rouge dont les gouttes sont éparpillées violemment et débordent sur eux en dessinant des lignes qui s'entrecroisent joliment et avec art.
À quoi se réfère ce liquide rouge étalé de cette manière ? À l'encre ? Au sang ? Ou est-il employé ici par nécessité artistique du moment que le noir ne peut se dessiner sur du noir?
Y a-t-il des raisons pour remplir toute une moitié de noir ? N'est-il pas plus judicieux de le remplacer par du jaune qui rendrait le noir plus attrayant ? Quoiqu'il en soit cette couverture nous inspire un troisième titre : «tache d'encre rouge sur la bordure».
Comment tout cela s'est-il réfléchi sur le miroir «magique» qu'est le tableau de la couverture ? Le nom de l'artiste n'est pas mentionné, et il est très probable que c'est un choix de l'éditeur. Sinon l'écrivain n'omettrait guère de désigner l'illustrateur. Il compte beaucoup d'amis dans le monde des arts plastiques. De toute façon, l'illustrateur n'est pas obligé de faire étalage les détails du titre ni s'essayer à avancer ses significations. Il est maître de son pinceau et de ses couleurs qui lui permettent de créer sa propre lecture du titre principal et des nouvelles.
Le recueil comporte quinze nouvelles : tréfonds de l'œil, Zarathoustra dans un lieu lointain, au pied d'une cascade, le tour de l'homme élégant, rêves chimériques d'un amant en papier, un amour dans un parc, la femme assise, une histoire casablancaise, angoisse nocturne, la tentation du jeu, écrits sur une pierre. Il est difficile de trouver un mot ou une phrase dans ces textes qui auraient un quelconque lien avec le titre. Celui-ci désignant surtout l'écriture alors que les nouvelles appartiennent au domaine du récit et désignent tout ce qui se trouve en marge. Mais n'écrit-on pas nos histoires à la marge de la réalité/du réel ? Comme si cette réalité/ce réel s'érige en un livre ouvert qui étale des contes et des récits. L'écrivain écrit en y puisant ses propres contes puisqu'elles y sont nées.
Notre texte s'est donné pour mission d'analyser le titre et la couverture. Parler du style de l'écrivain M'barek Housni est du ressort d'un critique ou d'un écrivain dont l'objectif serait de montrer ses différents niveaux esthétiques. Et ce, d'autant plus que l'auteur est bilingue, écrivant en français et en arabe, et il a publié à cet effet des recueils de nouvelles dans les deux langues. Ajoutons à cela son intérêt pour la critique dans le domaine du cinéma et des arts plastiques. Du coup, sa production littéraire hantée par tous ces genres artistiques ne peut qu'être fort attendue.
Traduit par M.H


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.