Bien que la pandémie du nouveau coronavirus soit fortement présente dans le pays, les électeurs polonais se sont pas empêché, ce dimanche, de regagner les bureaux de vote, le visage masqué, les mains imbibés de gel hydro-alcoolique et chacun utilisant son propre stylo afin de voter pour l'un ou l'autre des deux candidats encore en lice lors ce deuxième tour des élections présidentielles; à savoir, d'un côté, le président en exercice, nationaliste ultraconservateur, Andrzej Duda et, de l'autre, le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski qui représente le principal parti d'opposition centriste «Plateforme civique» (PO) et qui entend raffermir les liens avec Bruxelles bien malmenés depuis l'arrivée du PiS au pouvoir en 2015. Appartenant au parti national-conservateur «Droit et Justice» (PiS), fervent catholique prônant les valeurs traditionnelles, favorable au durcissement de la loi anti-avortement et condamnant avec fermeté la fécondation «in-vitro» et «l'idéologie LGBT» qu'il considère comme étant «plus destructrice que le communisme», Andrzej Duda, le président sortant, a été reconduit ce dimanche pour un second mandat au terme d'un deuxième tour marqué par une très forte participation mais aussi par une campagne menée à «couteaux tirés» et ce, bien qu'il n'ait dépassé son rival que d'une courte tête puisqu'il n'a recueilli que 51% des suffrages exprimés en dépit du très fort soutien du gouvernement et de l'ensemble des médias publics contrôlés par le pouvoir. Même s'il ne s'est jamais ouvertement déclaré eurosceptique, le président Duda ne l'est pas moins puisque, pour lui, l'Union Européenne reste une «communauté imaginaire dont on a peu à tirer». Pour rappel, la visite rendue à Donald Trump par son «ami polonais» Andrzej Duda, quatre jours à peine avant le premier tour de l'élection présidentielle, a été chaleureusement saluée par la Maison Blanche. Premier déplacement effectué aux Etats-Unis par un dirigeant étranger depuis la prise des mesures anti-Covid-19 par Washington, cette rencontre entre les deux chefs d'Etat fut un nouveau pas franchi par le président Duda au titre du renforcement des liens entre Varsovie et l'OTAN et un chaleureux remerciement à l'adresse de l'alliance atlantique qui a bien voulu déployer ses troupes en Europe de l'Est pour contrecarrer la politique «agressive de Moscou en Ukraine». Reconduit pour un second mandat à la tête de la Pologne, Andrzej Duda qui est né à Cracovie au sein d'une famille de professeurs à l'Académie des mines est diplômé en Droit de l'Université Jagellonne de Cracovie. Marié à Agata, une enseignante d'allemand avec laquelle il a eu une fille, le président polonais restera, aux yeux de nombreux observateurs, comme étant l'homme-lige du parti «Droit et Justice» (PiS) de Jaroslaw Kaczynski qui a été président du Conseil de 2006 à 2007 et dont, aux dires de Stanislaw Mocek, le recteur de l'Université «Collegium Civitas» de Varsovie, il ne fait qu'«exécuter les ordres». En effet, depuis qu'il a été élu en 2015, pour son premier mandat présidentiel, Andrzej Duda a toujours adhéré aux «propositions» émanant du Parti «Droit et Justice» (PiS) et pleinement souscrit aux « avantages sociaux » préconisés par ce dernier dont principalement l'abaissement de l'âge de la retraite de 67 à 65 ans et l'octroi d'une allocation mensuelle de 500 zlotys (110 euros) pour chaque enfant. Arrivera-t-il, un jour, à se défaire» de l'emprise du parti «Droit et Justice» (PiS) et, surtout, de celle de Jaroslaw Kaczynski? Attendons pour voir...