Karim Ben Amar Voilà près de trois mois que l'état d'urgence sanitaire est entré en vigueur au Maroc. Depuis, tout comme plus de la moitié de la planète, les Marocains et résidents, sont appelés à rester confinés chez eux, jusque-là, seul moyen connu pour endiguer la Covid-19. De ce fait, l'activité commerciale est en chute constante. Plusieurs commerçants traversent une crise sans précédant. Mais voilà que depuis quelques jours, les souks et quartiers commerciaux rouvrent petit à petit. Cependant, le spectre du nouveau coronavirus est omniprésent, et aussi sur toutes les lèvres. Entre inquiétude et obligation de rouvrir leur magasin, des commerçants nous disent tout. La reprise de l'activité commerciale au Maroc se fait doucement mais surement, à l'image de certains commerces qui ont décidé de rouvrir malgré l'état d'urgence sanitaire toujours en vigueur au Maroc. A cet effet, l'équipe d'Al Bayane s'est rendue dans les mythiques quartiers Derb Ghalef, Derb Omar et Korea. Dans ces souks connus à l'autre bout de la Terre, l'on récence en moyenne un magasin d'ouvert sur trois. Bien que la reprise ait été autorisée par les autorités compétentes, certains commerçants ont préféré garder les rideaux de leurs magasins fermés. Sur place les avis sur les raisons des fermetures toujours d'actualité diffèrent. Tout le monde s'accorde à dire que si de nombreux magasins sont encore fermés, c'est pour une raison simple : «les clients potentiels n'ont pas encore connaissance qu'à Derb Ghalef où Derb Omar, les affaires ont repris». D'après Hamid, un commerçant de Derb Omar spécialisé dans la vente de pièces détachées pour routières, «cela est dû à une défaillance de communication». Et d'ajouter que «pour la majorité des citoyens, tant que l'état d'urgence sanitaire est en vigueur, les souks, qui peuvent représenter un foyer de contamination demeurent fermés. Il est certain que de nombreux casablancais ne savent même pas que l'activité a repris», poursuit-il. D'après la même source, les commerçants qui ont décidé de reprendre le travail, ont souligné que plusieurs collègues ont préféré rester à la maison au vu du manque d'affluence des clients. Il déclare que «d'après eux, le jeu n'en vaut pas la chandelle». Il affirme que ces commerçants avancent pour étayer leurs propos, qu'« il est inutile de braver les risques liés à la pandémie pour ne recevoir qu'un ou deux clients dans la journée. D'autres commerçants, orientés plus vers le marché international, n'ont pas daigné rouvrir puisque les frontières sont fermées et que le marché marocain ne représente pour eux qu'une infime minorité du chiffre d'affaires annuel. C'est le cas des opérateurs économiques spécialisés dans les bâches, stores, tentes et parasols. Abderrahim, l'un d'eux, s'activant dans ce domaine d'activité, souligne que «la grande majorité des collègues spécialisés dans les bâches ont décidé de prolonger la fermeture et pour cause : nous faisons notre chiffre avec notre voisin, la Mauritanie, tant que les frontières sont fermés, notre activité ne connaîtra pas un essor puisque le marché marocain n'est pas assez demandeur des produits que nous proposons». Et de conclure que «les collègues ont pris cette décision dans la mesure où le souk ne connaîtra pas grande affluence. Comme vous pouvez le constater vous-même, seul un magasin sur trois est ouvert». Cependant, les commerçants ayant décidé de rouvrir assurent prendre toutes les précautions pour se protéger de la pandémie liée à la Covid-19. Ils respectent le mètre de sécurité, utilisent le gel antibactérien ainsi que le masque de protection. Comme quoi, il vaut mieux prévenir que guérir.