Les propositions du PPS de l'après-pandémie du Corona Khalid Darfaf Un document digne d'une véritable feuille de route pour affronter les années à venir, celui qu'a adressé le parti du progrès et du socialisme (PPS) au Chef du gouvernement vendredi dernier. Le moins qu'on l'on puisse dire, c'est que ce document encadré par une vision réaliste, équilibrée et ambitieuse, contenant des propositions SMART et qui sont le fruit d'un effort collectif de tous les militants du parti avec également une forte contribution de compétences et expertises de haut niveau non partisans, a souligné Mohamed Nabil Benabdallah, Secrétaire général du PPS, lundi 8 juin, lors d'une rencontre de presse diffusée sur la page Facebook officielle du parti du Livre. Intitulé «L'après-pandémie du Corona : Propositions du PPS pour un contrat politique nouveau», ce document place l'être humain au cœur du processus de développement économique et appelle au renforcement et l'approfondissement de la vie démocratique et l'édification institutionnelle. Autrement dit, la lutte contre la crise ne peut se faire que par un Etat national, démocratique et fort jouant un rôle capital dans l'orientation de l'économie du pays, a indiqué le leader du PPS tout en mettant l'accent sur le fait que cette initiative émane des convictions du parti, qui est conscient de son rôle en tant que force de propositions dans l'élaboration des politiques publiques. Nabil Benabdallah a ainsi mis en garde contre les campagnes et les discours avilissants, qui ne cessent de dénigrer l'action politique en mettant tous les partis dans le même sac. Or, a-t-il clarifié, la sortie de la crise requiert une forte mobilisation de toute la société et les acteurs politico-institutionnels. Cela étant, la démocratie et l'encadrement institutionnel sont des conditions incontournables pour aller de l'avant, à commencer par la mise en œuvre des dispositions de la Constitution 2011. En termes plus clairs, l'après-pandémie du Corona exige de rectifier le tir en adoptant des choix politiques qui s'inscrivent aux antipodes de certains discours qui ne rebattent les oreilles avec l'idée d'un gouvernement de salut national ou technocratique… Comment peut-on demander des comptes à un gouvernement de technocrates sans couleur politique, s'est-il interrogé. Pour le dirigeant du PPS, la responsabilisation politique est une condition sine qua non de la démocratie et les élections sont une occasion propice pour renforcer le champ politique, a-t-il clarifié. Faiblesse de la communication gouvernementale Abondant dans le même ordre d'idées, Nabil Benabdallah a rétorqué que dans tous les Etats dits démocratiques, les politiques se situent au devant de la scène et se confrontent dans une saine compétition, basée sur des élections transparentes. Pour lui, la réconciliation des citoyens avec l'action politique nécessite une présence active du gouvernement dans la scène publique, qui devrait assumer pleinement sa responsabilité afin d'insuffler la confiance dans les institutions représentatives sans omettre l'activation des mécanismes de consultations avec citoyens, a-t-il ajouté. Pour ce faire, les partis politiques sont ainsi appelés à se positionner comme une alternative dans l'étape post-covid 19. D'ailleurs, a-t-il expliqué, si les indicateurs de la pandémie continuent à baisser, il n'y a aucune raison de reporter les élections 2021, a-t-il martelé. Il va sans dire que depuis le début de la crise déclenchée par la pandémie, les mesures prises par l'Etat ont recréé un climat de confiance, cette confiance aurait pu s'ancrer davantage s'il y avait une présence politique force du gouvernement, a-t-il noté. En sus de cela, le dirigeant du parti du Livre a évoqué l'absence de débat dans les médias publics, donnant ainsi une image négative sur les partis politiques. «On n'a vu aucun reportage sur les initiatives menées par les élus locaux au niveau de leur circonscriptions électorales». Un tel constat ne fait que dénigrer l'action politique et pousse les citoyens à prendre leurs distances par rapport au champ politique, a-t-il fait remarquer. Concernant la gestion de la crise, le militant du PPS a pointé du doigt la faiblesse de la communication gouvernement, son manque de solidité et d'interactivité avec l'institution législative surtout en ce qui concerne les mesures de déconfinement. «La non implication du parlement ne fait qu'affaiblir la confiance», a-t-il noté en substance. En réponse à une question portant sur la Samir, l'intervenant a indiqué que ce dossier doit être résolu loin de l'imbrication et les conflits d'intérêts de plusieurs parties et que seule une volonté politique est en mesure de redonner une seconde vie à l'unique raffinerie nationale.