On le croyait mort, dès lors qu'il n'avait pas participé le 15 Avril dernier aux célébrations du 108ème anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le fondateur du pays, qui est la date la plus importante du calendrier nord-coréen mais il n'en est rien… Kim Jong-un, ne figurant pas sur les photos officielles desdites festivités et disparu des écrans de télévision pendant trois semaines – une absence qui, hors des frontières du pays, avait nourri bon nombre de spéculations et de rumeurs sur son état de santé – est non seulement bien vivant mais tout aussi «présent» sinon plus qu'auparavant puisque, dès le lendemain de sa réapparition en public, de multiples coups de feu ont atteint un poste de garde sud-coréen se trouvant dans la Zone démilitarisée qui divise la péninsule. Pour le leader nord-coréen, ces tirs ont fait suite aux exercices militaires entrepris la semaine précédente par la Corée du Sud dans la mer Jaune. Déplorant, dans un communiqué de l'agence officielle KCNA, que «tout (soit) revenu au point de départ, avant le sommet Nord-Sud de 2018» et le fait que ces manœuvres « rappellent à nouveau le fait évident que les ennemis demeureront tout le temps des ennemis», un porte-parole du ministère nord-coréen de la Défense a tenu à préciser que les exercices entrepris par Séoul requéraient une «réaction nécessaire», donc une riposte, de la part de Pyongyang. Pour rappel, les négociations internationales portant sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne sont au point mort depuis l'échec du second sommet qui s'était tenu à Hanoï, au Viet-Nam, entre Donald Trump et Kim Jong-un en Février 2019 et les relations inter-coréennes se sont détériorées depuis lors en dépit des trois sommets qui avaient réuni, précédemment, les présidents des deux Corées. Mais tout en faisant preuve, d'un côté, d'un bellicisme outrancier, Kim Jong-un n'en est pas, pour autant, moins amical, de l'autre, puisqu'il a tenu à présenter ses «chaleureuses félicitations» au président chinois Xi Jinping au motif que les succès de la Chine lui font autant plaisir que ceux de la Corée du Nord et à envoyer ses «salutations militantes à chacun des membres du Parti communiste de Chine». De quelle manière s'est faite cette «communication»? Les deux chefs d'Etat se sont-ils parlé ? Le communiqué de KCNA n'en dit rien. Il se contente de préciser que ce message est « lié au fait que la Chine affiche des succès dans la prévention de l'infection au Covid-19»; une épidémie qui, à en croire la propagande officielle du régime de Pyongyang, n'aurait pas touché la Corée du Nord car, pour se protéger d'une pandémie qui aurait pu être désastreuse au vu de l'insuffisance notoire de ses infrastructures médicales, cette dernière avait rapidement fermé ses frontières. Propos difficiles à prendre pour argent comptant au regard des désastres causés par cette pandémie dans les pays les plus développés de la planète nonobstant les meilleurs équipements sanitaires dont ils disposent mais attendons pour voir…